4 Commentaires
juin 26, 2023Liké par Xavier de Mazenod

La réponse est dans la question, mais on ne pose pas la bonne question.

La bonne question est : "Personne n'a donc envie d'habiter la campagne en 2023 ?"

Vous allez me répondre que c'est le rêve de plein d'urbains. Mais vous évoquez en réalité 2 paradigmes qui ne sont pas le bon : la cité-dortoir de l'urbain qui habite la campagne, mais travaille en ville. La résidence secondaire de l'urbain qui ne vient que le week-end.

Non, vivre à la campagne, c'est plus profond.

On parle bien d'habiter, dans le sens : y avoir sa vie. Y dormir, y travailler, y élever ses enfants, y avoir ses loisirs, etc. Et j'ai bien l'impression que ce mode de vie là, à la campagne, cela ne fait plus rêver grand monde (sinon, on n'aurait aucun mal à y faire venir des médecins).

Nous devons nous rendre à l'évidence : le mode de vie périurbain est désormais l'idéal, tant pour des urbains qui veulent un jardin que pour des ruraux qui n'ont plus la force d'entretenir le leur. C'est le modèle que nos élus développent depuis 40 ans, ils ont donc bon dos de vouloir le faire oublier !

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Ouhla plein de questions en même temps 😉

Les gens que je croise depuis 20 ans à la campagne, où je vis, sont contents d'y vivre et d'y travailler. Ce qui ne veut pas dire qu'ils n'ont pas des sujets de mécontentement. Le sentiment d'abandon s'appuie largement sur une réalité : l'inégalité d'équipements et d'infrastructures par rapport à la ville.

Si ce mode de vie fait toujours rêver. Demandez à un habitant ce qu'il pense des agglomérations, et de Paris en particulier, et vous verrez si la ville le fait rêver. Sans compter sur l'exode urbain post-Covid, même s'il a été surestimé par les médias et qu'il est localisé dans certains territoires.

Je crois que ce qui rebute les médecins à s'installer dans des zones rurales c'est la peur de travailler 60 heures par semaine. Proposez-leur de travailler avec des confrères dans une maison médicale et les choses vont tout de suite mieux.

Enfin, l'idéal du périurbain (qui n'a méga rien à voir avec la campagne), du "pavillon avec jardin", est un choix par défaut imposé par le travail : pas les moyens de vivre en ville et pas possible de vivre à la campagne pour le boulot.

Mais l'autonomie couplée à la possibilité de travailler depuis presque n'importe tout va probablement faire bouger les lignes.

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Je doute que les péri-urbains fassent tous ce choix par contrainte. J'ai plutôt le sentiment que les zones périphériques aux agglomérations sont privilégiées par des citoyens qui recherchent l'avantage des deux mondes : plus d'espace, plus de vert, moins cher... mais aussi l'accès aux infrastructures, aux écoles, aux médecins, etc.

Et concernant les personnes âgées (mon sujet de prédilection, comme vous le savez), je ne peux que les y encourager, tant l'accès à ces infrastructures en zone rurale est problématique. Ceci sans dénigrer tel ou tel mode de vie. Mais en mettant seulement en exergue les impacts de ces choix.

Quant aux médecins, je pense que l'équation n'est pas binaire. Peut-être que certains craignent une charge de travail, d'autres veulent éviter les déplacements et d'autres ont simplement envie de vivre sur un territoire offrant des infrastructures pas trop loin.

La France a l'avantage d'offrir les différentes options, et nous devons cultiver ces écarts, mais vu l'état des finances publiques, j'ai un peu de mal à croire que la culture de l'écart arrive d'en haut.

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Bien résumé : dans votre propos, la cause des problèmes est le manque d'infrastructures. Ce qui nous ramène au plan Ruralités du gouvernement : peut mieux faire.

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