Soyez punk, osez la confiance !
Les entreprises et les administrations trouveraient beaucoup d'avantages à intégrer le concept de confiance pour manager. Ou, au moins, à en finir avec la défiance et le contrôle à priori.
Bienvenue dans cette nouvelle Newsletter de Zevillage. Je suis Xavier de Mazenod. Je vous envoie chaque jeudi, dans votre boîte mail, des idées et des trouvailles pour comprendre ce que nous réserve le futur du travail et pour vous aider à travailler mieux et vivre mieux.

Vous galérez pour vous rendre au travail et en revenir ? Longs trajets, encombrements sur la route, entassement dans les transports en commun, inconfort, fatigue et temps perdu ?
La faute à qui ces congestions, à l’extérieur et au dedans de nous ? Au manque de flexibilité dans les horaires de travail, qui oblige à tous embaucher et à débaucher aux mêmes heures.
Et pourquoi se cale-t-on sur des horaires uniques de travail ? Parce qu’on manage les salariés au temps passé au bureau, et non pas selon des objectifs à atteindre avec une liberté d’organisation.
Plus je cherche à comprendre les causes des dysfonctionnements, plus je constate que la source de la plupart des problèmes est le manque de confiance.
Je vous en ai souvent parlé ici et l’actualité me permet d’y revenir pour conforter cette analyse.
ADP Research vient de publier son rapport People at Work 2025, fruit d’une enquête auprès de près de 38 000 travailleurs dans 34 pays. Un rapport organisé selon différents thèmes : intelligence artificielle, barrières à l’emploi, engagement, discriminations, surveillance au travail…
Côté engagement, le rapport souligne que les salariés en mode hybride sont le plus engagés dans leur travail. Ce n’est pas surprenant : la liberté d’organisation et le management par objectifs améliorent les performances. Qui dit travail hybride dit confiance préalable.
La banque suisse UBS a choisi la voie inverse : elle a opté pour le contrôle et pratique le forcing pour un retour au bureau de ses salariés, avec badges et logiciel de surveillance de la présence. L’explication de la banque est un classique. “Passer suffisamment de temps au bureau avec ses collègues, écrit-elle, favorise l'innovation, la collaboration et la productivité de l'équipe.”
Or, le rapport d’ADP Research montre exactement le contraire : le contrôle ne paye pas.
Les outils de suivi des frappes clavier et des mouvements de souris, destinés à surveiller l’activité des employés (surveillance réglementée en France), pourraient même avoir l’effet inverse de celui recherché. Selon le rapport, près d’un tiers des personnes interrogées affirment être constamment surveillées au travail. Ce groupe de salariés déclare également être moins productif et plus stressé.
La part des travailleurs qui déclarent être surveillés varie selon le lieu de travail :
35 % : travail à distance uniquement
34 % : travail au bureau ou sur site
29 % : mode hybride
Contrairement aux attentes, il n’y a pas de grande différence entre les travailleurs sur site et ceux en télétravail concernant le sentiment de surveillance. Avant la pandémie, la surveillance était plus simple à mettre en place. Mais l’essor du télétravail a conduit à l’adoption de logiciels de suivi. Or, ces efforts pour garantir la productivité pourraient, en réalité, la diminuer et augmenter le stress des employés.
Les travailleurs qui se sentent surveillés sont presque trois fois moins susceptibles de déclarer un haut niveau de productivité et quatre fois plus susceptibles de signaler le niveau le plus bas. Ils sont aussi plus de trois fois plus susceptibles de déclarer subir un stress négatif chaque jour. Ce stress élevé est associé à une productivité plus faible et à un taux de turnover plus important.
Pourquoi ces entreprises s’enferrent-elles dans l’erreur ? C’est un grand mystère. Par habitude, par peur, par paresse intellectuelle, par volonté de pouvoir ? Un peu de tout cela probablement.
Mais une chose est certaine : on trouve toujours à l’origine de ce mode de fonctionnement par le contrôle une lacune de la confiance.
Alors, osez la confiance, ça c’est vraiment punk !
😇 Entreprises où il fait bon travailler
Coach en entreprise, Philippe Négrier a sillonné la France pendant deux ans pour rencontrer douze entreprises où les salariés semblent heureux.
🤣 Pour rire un peu
”Cette newsletter est pensée pour vous déculpabiliser, emmerder gentiment votre entourage, et rire un grand coup. “. Avec deux billets seulement, Mathilde montre son savoir-faire pour épingler le conformisme. Première cible : Linkedin. Bien vu.
👊 Tar’ta gueule à la récré
Alors que 70% des répondants à cette enquête déclarent avoir noué de proches amitiés avec leurs collègues, 94 % ont aussi constaté que ces connexions créaient des conflits souvent liés à des problèmes tels que le favoritisme.
💪 Fonction publique assistée
France Travail (ex-Pôle emploi pour ceux qui ne suivent pas) a lancé deux outils conçus avec Mistral, l’IA française : Match FT, un assistant virtuel qui démarche les candidats par SMS et les questionne sur les offres d’emploi visées et Chat FT, qui permet aux agents de mieux naviguer dans la documentation de l’agence.
🇪🇺 Préférence européenne
Euromomentum est un intéressant projet de media/communauté sur l’intérêt de fabriquer et d’acheter européen. Objectif : créer davantage d’emplois, réduire l’empreinte carbone et développer l’autonomie de l’Europe. En cours de construction par deux entrepreneurs qui racontent l’évolution de leur projet au fil d’une newsletter.
😰 Faciliter le pantouflage ?
Vous êtes fonctionnaire et vous voulez vous reconvertir dans le privé ? La Cour des comptes s’est penchée sur ce type de mobilité professionnelle très encadré pour éviter des conflits d’intérêt.
✊ Libérez l’emploi
Les groupements d’employeurs sont mal connus. C’est pouratnt un système qui apporte de la flexibilité sur le marché de l’emploi. Zevillage y a consacré plusieurs articles et la revue Metis vient de publier un dossier très complet.
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Vite dit
On a retrouvé le chasseur qui a tué la maman de Bambi 🌀 La transition environnementale c’est pas de la tarte ! 🌀 Salariés de Lip et dominicains, même combat 🌀 Et, à la fin, ce sont les vendeurs de pelles qui gagnent ! 🌀 Pour un futur de liberté et de justice, devenez saboteur.
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Merci Mickaël. Oui, bien-sûr on peut comprendre. C'est quand même étonnant qu'ils ne prennent pas ces problèmes de management à bras le corps.
Je suis assez d'accord avec Mathilde sur la dérive facebookienne de Linkedin.
Les algorithme sont justement le problème.
Excellent numéro ! Tu as raison, cette histoire de besoin de contrôle repose sur le manque de confiance. Cependant, à la décharge des employeurs, le droit du travail étant très favorable à l'employé, on peut comprendre ce besoin de contrôle.
Merci pour le partage de l'article de Mathilde. J'ai bien ri. Même si LinkedIn, ce n'est pas que ça, loin s'en faut ! Comme d'habitude avec les réseaux sociaux, nos comportements guident l'algorithme...