L'industrie auto se libère de ses chaines
La startup Lormauto fabrique des voitures électriques à bas prix et à faible empreinte carbone. Elle bouleverse les modèles économiques, l’innovation et l’organisation du travail. Passionnant !
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Dans le sondage de la semaine passée, vous avez été 15% à penser qu’on ne parlait plus de la semaine de quatre jours… parce que cela n’intéressait personne. Et 18% d’optimistes à penser que la semaine de quatre jours n’était plus un problème. Mais aussi 67% à ne pas avoir d’opinion.
Peut-on “disrupter” l’industrie automobile ? Le modèle économique et entrepreneurial de la fabrication de voitures est-il condamné ou subit-il des secousses passagères ?
Lormauto, une startup normande, en est sûre : la filière automobile s’est elle-même engagée dans une impasse.
L'entreprise se distingue par sa vision à contre-courant du secteur automobile conventionnel. Au lieu de pousser à l'achat fréquent de véhicules neufs, Lormauto mise sur la rénovation et l'électrification un modèle existants : la Renault Twingo 1. Ce modèle est une source presque inépuisable de matière première, avec 300 000 véhicules disponibles. En attendant, en 2025, un modèle d’utilitaire et un autre de voiture familiale.
Les voitures, ainsi restaurées, modernisées et électrifiées, représentent une énorme économie dans l’extraction de matières premières. Et en plus, une empreinte carbone bien plus basse que celle des SUV (même électriques) des autres constructeurs.
Mais Lormauto, ça va plus loin.
La startup repense entièrement le concept de voiture électrique en faisant le choix de la modularité et de la réparabilité. Contrairement aux constructeurs traditionnels, la l’entreprise conçoit des véhicules dont les composants sont indépendants et facilement réparables.
La voiture utilise des modules de petites batteries interchangeables, permettant une maintenance prédictive grâce à la collecte de données en temps réel. Les véhicules sont conçus pour être mis à jour et améliorés au fil du temps, prolongeant ainsi leur durée de vie de dix à quinze ans.
Lormauto également sa révolution dans le domaine de l'organisation du travail. L'usine, en forme de vaisseau-mère du futur, aurait aussi pu s'inspirer des manufactures du XVIIIe siècle, ou de la fabrique du boulanger Lionel Poilâne : autour d’un fonctionnement artisanal industrialisé. Comme le dit l’un des fondateurs de la startup, quoi de mieux qu’une usine de forme ronde pour une entreprise de l’économie circulaire !
Le travail s'organise autour d'équipes de six personnes, spécialisés mais néanmoins polyvalentes. Ce modèle souple permet une croissance organique et une adaptation facile à la demande.
Enfin, Lormauto ambitionne de transformer le rapport à l'automobile en privilégiant l'usage pluôt que la possession. L'entreprise travaille actuellement, en partenariat avec une institution financière, sur des modèles de location innovants. Le but est de rendre, dès 2025, ses véhicules plus accessibles.
L’approche de Lormauto pourrait inspirer une nouvelle voie pour la réindustrialisation et l'aménagement du territoire, en offrant une alternative plus durable et plus locale aux gigantesques usines automobiles traditionnelles.
J’ai visité Lormauto il y a quelques semaines. Voir l’article complet sur le site de Zevillage.
2e info à ne pas rater
Amazon est-il toujours votre ami ?
Vous souvenez-vous de la création d’Amazon en 1994 ? Moi, j’ai adoré. Chouette ! Une énorme librairie qui m’envoyait des livres au fin fond de la campagne et qui donnait sa chance à n’importe quel auteur. Trop bien. Le sympathique disrupteur (terme consacré de l’époque) secouait le secteur, un peu coincé, du livre.
Mais ensuite, la machine s’est emballée.
Comme l’explique Henri Isaac dans cet article, “une métamorphose silencieuse s'opère”. Amazon, a progressivement délaissé son rôle de simple marchand pour créer un vaste écosystème commercial. C’est impressionnant… et génial. À partir de son métier de base, l’entreprise a, au fur et à mesure, mis ses compétences et ses outils au service de nouvelles prestations.
Logistique, fulfillment (conditionnement de vos produits), publicité : Amazon s’occupe de tout pour vous. Sans compter le business d’hébergement web d’Amazon Web Services (qui a longtemps été le service le plus lucratif du groupe) et celui des loisirs (vidéo et musique à la demande, liseuse et plateforme Kindle).
Du rôle de simple intermédiaire entre le consommateur et le produit, Amazon s’est mué en “architecte d'un univers où vendeurs et acheteurs s'entremêlent dans une danse complexe”. Tout cela étant géré par les algorithmes maison qui tournent sur les data centers du siège de Seattle.
Cette mutation n'est pas sans conséquence. Elle redéfinit les rapports de force, transformant les vendeurs, jadis simples utilisateurs, en clients à part entière. Un renversement qui pose la question de l'équilibre entre les différents acteurs de cet écosystème qui ne cesse d’évoluer.
Ces pulsions monopolistiques et anticoncurrentielles qui ne plaisent pas trop aux autorités de défense de la concurrence, américaine ou européenne. La pieuvre bâtie par Jeff Bezos doit aussi affronter les offensives chinoises qui envahissent les États-Unis où Amazon réalise le gros de son chiffre d’affaires : Temu, AliExpress, Shein, et TikTok Shop.
Autres cailloux dans les chaussures de Jeffrey Bezos (son nom complet) : une politique sociale un peu raide, et des stratégies fiscales bizzaroïdes, qu’il pourrait bien payer cher.
On a ironisé sur Amazon qui a perdu beaucoup d’argent pendant de longues années. En réalité, elle investissait. Aujourd’hui, plus rien ne lui échappe. Pour combien de temps ?
👌 Vive le mail
”Je fais tout par e-mail. Je déteste WhatsApp et je vais peut-être finir par le supprimer très bientôt… Mon moyen d'interaction préféré est le courrier électronique”. Découvrez comment travaille Jean de La Rochebrochard, le boss de Kima Ventures, le fonds d’investissement de Xavier Niel.
❤️ J’aime mon patron
Jolie galerie de portraits de patrons compilée par Noémie Aubron. Ils ont en commun de redéfinir une nouvelle norme sociale, où le statut repose sur la prise en compte du bien commun, des limites planétaires et des générations futures.
😱 Une mort annoncée
À la Défense, les commerces ferment et beaucoup de bureaux se vident. C’est la faute à de nombreuses tours trop vieilles, et au télétravail qui a permis à de nombreux cadres de fuir cet univers minéral sans âme. On rase tout pour faire un espace vert?
🤯 Comment former un manager ?
Prévoir ce que sera le bon manager du futur est difficile, voire impossible. Pourtant, il faut bien les former aujourd’hui. Une approche originale a été mise en œuvre à l’université de Montpellier. À ce propos, toujours dans The Conversation, les étonnantes leçons de l’armée allemande pour une “entreprise apprenante”.
🤔 Je cherche, je cherche
Pour vous aider à faire le point dans votre quête de sens, et à trouver votre raison d’être pour votre prochain job, il existe une solution très efficace : la méthode Ikigaï.
🤣 Finies les réunions
Créez avec Pickle votre clone qui participera aux visioconférences à votre place pendant que vous travaillerez au bistrot ou bullerez à la plage. Encore un progrès dans la maîtrise de l’emploi du temps.
👋 C’est pas moi qui le dit
« Sur le télétravail, il n’y a pas de retour en arrière possible » selon le patron de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec). Voir aussi ses autres prévisions sur le travail en 2030.
Vite dit
Le nouveau media Instagram de Hugo décrypte consacré au recrutement 🌀 Pour Noël, voilà un joli catalogue de robots professionnels 🌀 Non, non, ne demandez pas à ChatGPT d’écrire votre lettre de motivation 🌀 Voilà un sujet dans lequel l’IA est plus efficace que les humains.
Ce que l’IA doit aux chats. Non, ce n’est pas un titre putaclic pour vous faire regarder cette vidéo ;-) C’est le titre d’un épisode passionnant de la série en six épisodes d’un documentaire d’Arte, Silicon F***ing Valley.
Cela fait drôlement plaisir un clic sur le 🩷 ci-dessous. Cela me montre que vous êtes là, attentifs.
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