Les petits hommes gris sont là pour longtemps !
La crise agricole a remis la bureaucratie sur le devant de la scène : abus de normes, de règlements, irresponsabilité, gouvernance erratique et gaspillages comme partout en France. Peut-on en sortir ?
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Depuis vingt ans, j’habite en pleine campagne, dans le monde rural comme disent les technocrates. C’est dire si je vois et si j’entends les difficultés des agriculteurs au quotidien. Parmi elles, la bureaucratie tient un belle place comme on l’a entendu dans les revendications récentes des manifestants. Quand ils en parlent, ils ne râlent même plus, ils en rigolent… jaune. Désabusés.
Ce n’est certes pas le seul secteur victime de la bureaucratie. On l’a vu aussi dans le secteur de la santé et de la machine d’État en charge de la lutte contre la Covid.
Nous sommes tous frappés dans nos métiers, et dans nos vies quotidiennes, par des réglementations abusives, des administrations pesantes, des tracasseries permanentes que personne ne semble contrôler. Les règles, et leur application, priment sur la finalité de la mission.
La logique de croissance de la bureaucratie est hors de contrôle. Cette inflation se traduit par un phénomène visible, qui reste pourtant dénié, et qui n’intéresse pas grand monde: la dette publique.
La pénétration de l’action publique de plus en plus profondément dans nos vies n’est pas seulement financée par l’impôt, mais aussi par la dette. C’est indolore pour les gouvernements. Il suffit de passer la patate chaude aux suivants.
Une longue vidéo très didactique, réalisée par le think tank Contribuables associés, explique en détail le phénomène de la dette publique, ses effets, ses conséquences et ses causes. Tout est dit dans l’introduction : “Une dette de plus de 3 000 milliards d’euros qui pèse sur tout le monde sans jamais paraître concerner personne. La France connaît ainsi le paradoxe public de conjuguer la dette publique la plus importante du monde sans que ni les fonctionnaires, ni les contribuables n’y trouvent leur compte”.
Sans compter que la dette est une perte de souveraineté au profit de nos créanciers dont 47% sont des pays étrangers comme les pays du Golfe ou la Chine. Et vous savez très bien ce qui se passe quand on ne paye pas ses dettes à sa banque ou à don bookmaker.
Nous sommes un pays suradministré qui compte 5 670 000 agents publics, soit un emploi sur cinq ! Que font les fonctionnaires ? Ils font ce pour quoi ils sont payés : ils administrent. Et comme ils sont trop nombreux, ils administrent trop.
La France n’arrive pas à mettre en place une rationalisation de ses services publics, en grande partie à cause de l'empilement de réglementations, d'exigences et de normes. Cela coûte cher ! Ce surajoute un grand nombre d'organisations, de comités, d’officines de vérification de conformité et d’inspection, qui alimentent la complexité du système. Or, depuis Michel Crozier, on sait que, aussitôt créée, le premier travail d’une structure est d’assurer sa pérennité, même si son objet a disparu.
De nombreuses lois françaises sont des transcriptions aggravées de directives européennes : nouvelle strate de complexification.
Complexité, manque de transparence, dépense que l’État n’arrive plus à financer autrement que par la dette publique. Anecdote citée par un des nombreux témoins de cette vidéo sur la dette publique : la France a voulu importer de Belgique un logiciel qui y avait réduit à néant la fraude fiscale ; la guerre entre deux services de Bercy a fait échouer le projet.
Paralysé par cette dette, l’État n’a plus les moyens d’investir ni même d’assurer ses fonctions régaliennes. Seulement 6,6% du budget est consacré à la défense, la sécurité et la justice.
Plus de la moitié de la dépense publique est consacrée à la redistribution.
L’État se mêle de tout, avec de bonnes intentions, pour répondre à l’air du temps ou parce qu’il anticipe nos demandes de drogués à la subvention. Un exemple : le bonus de réparation textile. Est-ce vraiment à l’État de financer la reprise des pantalons et des chaussettes ? La vertu écologique s’encourage-t-elle vraiment avec de l’argent ? Le bon sens et l’éthique personnelle ne sont-ils pas des leviers plus naturels ?
On ne fait jamais le lien entre dépense publique et imposition. Nous souffrons tous d’une dissociation de la personnalité : citoyens demandeurs d’argent public d’un côté, contribuables râleurs face à l’impôt et aux tracasseries administratives de l’autre.
Nous en sommes tous atteints, même si nous n’en mourrons pas tous. Notre attitude de citoyens aux réflexes subventionnés est responsables de l’inflation de la bureaucratie.
De même, la crise agricole trouve en partie ses origines dans notre comportement de consommateurs : que choisissons-nous de mettre dans notre caddie au supermarché ou dans nos paniers ?
Que peut-on faire ? Simplifier est une mission quasi-impossible, on ne se réforme pas soi-même. Faudra-t-il, comme l’explique Gaspard Koenig depuis longtemps, attendre le choc de la banqueroute pour pouvoir restructurer notre société et nos économies et en finir avec la bureaucratie ?
Je n’ai pas de solution. Mais, il y a peut-être une piste apportée par la sémantique. Bureaucratie cela ressemble beaucoup à bureau, non ?
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Le bureau, y’a que ça de vrai !
La société Superprof a totalement renoncé au télétravail non sans réticences des salariés. Compréhensif, le patron explique qu’il comprend les entreprises qui acceptent le télétravail parce “qu’elles n’augmentent pas les salaires, ont des conditions de travail compliquées, et un climat morose”. Ce qui n’est pas le cas de son entreprise. La preuve, elle a supprimé le télétravail.
🥸 Espèce de kakistrocrate
Bienvenue en “kakistocratie”, le monde de l’incompétence ! Le problème est qu’elle ne se niche pas uniquement dans les emplois subalternes, mais qu’on la retrouve dans les gouvernances de nombreuses organisations.
👮♀️ T’es bête ou quoi ?
Selon Kate Crawford, professeur-chercheuse en communication et en études scientifiques et technologiques à l'Université de Californie du Sud et chercheuse principale principale chez Microsoft Research, '“l’IA n’est ni artificielle, ni intelligente”. Et les systèmes d'IA renforcent des institutions déjà puissantes – entreprises, militaires et police.
✌🏻 Elle vis le full remote
L’année dernière, Margaux travaillait en 100% à distance, de 9h - 19h du lundi au vendred. Elle avait pris 10 kg et marchais moins de mille pas par jour. Depuis, elle s’est organisée et nous raconte sa semaine.
🚜 Bande de ploucs
La France moderne a été construite depuis Paris, lieu de la puissance politique, en développant un sentiment de supériorité de la capitale sur “la province”. Le pays a donc adopté la langue de la capitale et a appris à mépriser les paysans et leur patois. À propos, connaissez-vous l’origine du mot plouc ?
🤪 Je me sens las, las, las
D'après le dernier baromètre Empreinte Humaine / OpinionWay, fin 2023, 1 salarié sur 2 s'estime en détresse psychologique. Le phénomène a empiré depuis la crise sanitaire. Certaines catégories de salariés sont plus touchées que d'autres.
🍀 Business au vert
Implanter son activité à la campagne permet d’inventer de nouveaux modèles, avec une réussite de l’activité qui reste très liée aux relations interpersonnelles créées sur place. Témoignages.
😵💫 Soigner sa gueule de bois
Si ce que vous préférez dans votre travail ce sont les congés payés, alors ces nou😵💫veaux "congés spéciaux" insolites, repérés à l'étranger, devraient vous plaire.
Vite dit
Ce n’est pas trop tôt, nous l’attendions tous ! 🌀 Il a recruté sa femme avec ChatGPT et 200 roubles de restau 🌀 À propos de Russes, faites gaffe quand même dans votre boîte 🌀 Apple jette sa voiture autonome à la poubelle pour se consacrer à l’IA.
Connaissez-vous les Têtes à claques ? Des courtes vidéos d’animation humoristiques québecoises avec des personnages en pâte à modeler sur lesquels l’auteur applique des yeux et une bouche d’humains. Dialogue en joual, un dialecte du Québec.
Cette semaine, des policiers se sont organisés… en télétravail.
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