Et si on entendait les mouches voler ?
Et maintenant, pour notre bien, il faudrait apprendre à faire silence ! D'autant que dans cette newsletter j'ai une question importante pour vous (et pour moi aussi).
Bienvenue dans cette nouvelle Newsletter de Zevillage. Je suis Xavier de Mazenod. Je vous envoie chaque jeudi, dans votre boîte mail, des idées et des trouvailles pour comprendre ce que nous réserve le futur du travail et pour vous aider à travailler mieux et vivre mieux.
Vous avez onze minutes ? C’est le temps moyen de concentration au bureau avant la première interruption de votre travail. Puis il vous faudra vingt-trois minutes pour vous reconcentrer. Le calcul est rapide : si votre journée se fragmente ainsi, vous ne travaillez jamais vraiment.
Entre notifications, réunions inopinées, messages Slack, questions de collègues et vie de l’open space, la journée se transforme en symphonie perpétuelle du chaos. Nous restons assis, sourires figés, à essayer de concentrer nos cerveaux sur des tâches qui demandent justement du silence.
Le bruit est partout et dans les open spaces français, quatre-vingt six minutes de travail sont perdues quotidiennement à cause des interruptions. Trois jours complets par mois et par personne.
Les solutions concrètes
Une équipe australienne a expérimenté un changement radical pour en finir avec ce mal : diviser chaque journée en deux, la première moitié en silence complet. Pas de téléphone, pas d’emails, pas de réunions. Résultat : 23% d’augmentation de productivité.
Leur système : quatre matinées par semaine en silence, les après-midi réservés aux échanges. Téléphones dans les tiroirs, Slack fermé. C’était inconfortable au départ, on peut l’imaginer, mais cela a été payant. Les salariés retrouvèrent leurs capacités créatives. Ils se sentirent moins stressés et… cessèrent de fuir le bureau.
Vous pouvez, de votre côté, faire plus soft et créer des temps de silence réguliers ; par exemple : pas de réunions entre 9h et 11h, tranche horaire où notre cerveau est le plus frais.
Deuxième idée : organiser des espaces de concentration séparés des zones collaboratives.
Troisièmement : inventer des codes visuels (panneau “occupé”, casque sur les oreilles) pour signaler qu’on souhaite ne pas être dérangé. Cela fonctionne très bien dans les espaces de coworking. On vient y travailler parce qu’il sont bien équipés mais aussi parce qu’on y retrouve un collectif de travail. Un collectif choisi, et non pas subi, un lieu dans lequel on respecte les autres.
Il existe encore des solutions un peu plus lourdes à mettre en place, des modifications architecturales : isolation, cloisons, traitement acoustique des locaux.
À noter qu’il est plus efficace d’établir des règles en consultant les collaborateurs plutôt que de les décider arbitrairement : quand les salariés eux-mêmes décident, les règles sont respectées.
Promouvoir le silence au travail, c’est le signe d’une certaine confiance faite à l’invisibilité de ses salariés. On y revient toujours : c’est accepter que le meilleur travail n’est pas celui qui se fait visiblement, en réunions constantes, en une présence spectaculaire.
C’est reconnaître que parfois, on avance plus dans son travail en quatre heures de silence qu’en huit heures de réunions et de visios. C’est dire à ses équipes : “Je vous fais confiance pour travailler sans que je vous voie bouger.”
Car, après tout, qui décide vraiment du moment où il faut se concentrer ? La réponse devrait être : chacun d’entre nous.
PS : en cherchant des infos pour cet édito, je suis tombé sur ce havre de paix (libre de toute pub).
Vous en pensez quoi ?
Cette newsletter, sous ce format, existe depuis un peu plus de cinq ans. J’ai partagé avec vous un regard, des recherches, des lectures, des informations sur le Futur du Travail.
Mais, depuis quelques mois, j’ai acquis la conviction que cela ne suffisait pas.
D’abord, parce que j’ai l’impression de tourner en rond, que ce travail ne participe pas trop à faire bouger les choses. Ensuite, parce que plusieurs d’entre vous m’ont dit, ou écrit, qu’ils aimeraient plus de témoignages, plus de retours d’expériences. Une petite musique qui a fait son chemin.
J’envisage donc de m’adresser à l’avenir directement aux “transformateurs de terrain”, ces managers de proximité et acteurs locaux qui cherchent à changer concrètement le travail au quotidien. Je voudrais parler et donner la parole à ceux qui ont le pouvoir et la volonté de transformer les organisations depuis la base. C’est-à-dire transmettre à ces acteurs les idées, les cas et les outils qui marchent vraiment sur le terrain.
Cela me demandera plus de travail journalistique pour chercher ces témoignages. J’en ai collecté quelques-uns, lors de l’écriture de mon livre. Trop peu. Ce n’est pas un exercice simple.
Je m’attaquerai volontiers, avec enthousiasme, à ce projet si vous êtes partants. Dites-le clairement, massivement et pas juste avec quelques clics ou quelques likes.
Vite dit
Les Gafam commencent vraiment à nous les briser menu 🌀 Les œuvres des artisans de génie vivent plus longtemps que celles des visionnaires 🌀 Et encore un article sur les métiers “impactés” par l’IA 🌀 Un chatbot pour trouver les infos sur l’Europe 🌀 Généralistes ou spécialisées, c’est la question 🌀 Amis vélotafeurs, cette campagne de pub est faite pour vous.
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