Entreprise, doudou bien doux
Bienveillance, care, confiance, bien-être : des concepts du développement personnel qui entrent dans les pratiques de management. Bonne ou mauvaise chose ?
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Vous en avez peut-être assez que l’on vous bassine avec la gentillesse, la bienveillance, la confiance et le “care” au travail. Vous, vous pensez que ces trucs de bisounours sont des gadgets de management inutiles et improductifs. Ou, à l'inverse, un subtile moyen pour les entreprises d'augmenter les productivité.
Je peux le comprendre. Surtout lorsqu’on lit tous ces billets suintants de bons sentiments plus ou moins ésotérico-psy (pas forcément désintéressés) dans Linkedin.
Pourtant, il faudrait être aveugle pour ne pas voir que beaucoup de salariés attendent une relation plus humaine, plus apaisée avec leur entreprise. Depuis la pandémie de Covid, il est entendu que nous sommes nombreux à aspirer à de la flexibilité dans les horaires et l’organisation du travail ; que nous attendons une meilleure harmonie entre temps de travail et temps de vie. Mais pas que.
Notre cadre de travail, entreprise ou administration, est un lieu normal, habité par les mêmes humains (et par quelques robots) qu’à l’extérieur. Ces humains veulent les mêmes choses : de l’attention, de la reconnaissance et de la considération. Des bonnes conditions de travail et la satisfaction de se sentir plus productifs. Ils veulent éprouver la satisfaction de donner le meilleur d’eux-mêmes.
Dans le même esprit, la prise en compte du don, l’acte désintéressé de la part de ses collaborateurs, est fortement conseillée. Vous ne le faites pas : vos collaborateurs se renfermerons et se désengagerons.
Pour les managers, cela se traduit par une réflexion de fond sur leurs pratiques d'encadrement. Il est évident que le command and control a fait son temps. La bienveillance est un préalable mais elle a aussi ses limites.
La confiance est, elle aussi, une valeur qui a pris du galon avec le télétravail : difficile de laisser un salarié travailler chez lui ou à l’autre bout du pays si on ne lui fait pas confiance.
On parle également de sens à trouver à son travail, comme dans sa vie, en général. Mais cette quête ne correspond peut-être pas une réalité aussi simple explique Alison Taylor (enseignante à la NYU Stern School of Business, à New York) dans cet article, “ Je ne pense pas que nous ayons, en tant qu’humains, tant que ça besoin d’avoir un “but supérieur” grandiose dans ce que nous faisons. Nous avons besoin d’une culture d’entreprise axée sur la dignité et le respect des personnes”.
Certains parlent même de care, de soin. Le patron, l’employeur n’est pas une assistante sociale ni un infirmer ou une maman. Mais il a tout intérêt à prendre soin de la santé mentale de ses salariés, au-delà des obligations de la QVT (Qualité de vie au travail). Bertrand Duperrin le résume très bien dans un article très clair : “La meilleure manière de montrer qu’on tient à ses salariés et qu’on veut prendre soin d’eux, c’est d’arrêter de leur compliquer la vie et de donner l’impression qu’on leur fixe des objectifs et qu’on fait tout pour les empêcher de les atteindre en leur rendant le travail pénible. C’est montrer qu’on s’occupe des causes au lieu de mettre un pansement sur les conséquences ou installer un spa à côté de la salle de torture pour compenser”. C’est plus concret pour vous ? Lui, il pense que c’est “utile et productif”.
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🏌️♀️Télétravail + semaines de 4 jours
Le télétravail profite à une minorité de salariés. Quels avantages accorder à ceux qui ne peuvent pas en bénéficier ? La semaine de quatre jours, pardi ! comme dans cette collectivité locale. On peut avoir les deux ?
📩 Meilleur outil de travail
Et le meilleur outil de travail des “cols blancs” est… l’email à 60%, malgré 20 ans d’efforts du Web 2.0 pour pousser à des outils plus collaboratifs.!
🥂 Prospective et tiers-lieux
La philosophe Gabrielle Halpern a récemment publié, sur le site de la Fondation Jean-Jaurès, une note de prospective sur les tiers-lieux dont nous avions parlé ici. Rencontre avec celle qui travaille sur le concept d’hybridation.
🏡 La génération Y a tué la chambre d'amis
Alors que la crise nationale du logement se poursuit, de plus en plus de personnes abandonnent l'idée de réserver une chambre supplémentaire pour les invités. Mieux vaut la garder pour télétravailler (en anglais).
🍔 C’est beaucoup
10,4 millions de salariés et 2,7 millions de non-salariés travaillent en moyenne au moins une fois, sur une période de quatre semaines, en horaire atypique (le soir, la nuit, le samedi ou le dimanche) en 2021 selon une étude de la Dares.
🍰 Y’a que le présentiel et la cuisine
Seulement 15 % des restaurateurs proposent une section blog sur leur site web (78% en sont équipés) selon France numérique. Explication : les restaurateurs tiennent à maintenir un contact proche avec leurs clients dans l’enceinte de leur restaurant.
😱 Cela va VRAIMENT mal chez Twitter
Dans son 1er mail officiel à ses salariés depuis le rachat de Twitter, Elon Musk leur demande de se préparer à “une période difficile” et met immédiatement fin… aux autorisations de télétravail.
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Cahier de tendances sur l’avenir du travail
Très beau travail ce cahier de tendances réalisé par l’équipe prospective de Bouygues Construction, sous la direction de Virginie Alonzi, auquel Zevillage a participé.
Je vous recommande la lecture de cette somme qui balaye tous les aspects du changement du travail : “Nous vivons dans une période de transformation et un contexte d’incertitudes sans précédent qui bouleversent nos usages et nos modes de vie, avec un impact bien réel sur le travail, et in fine sur l’immobilier et l’aménagement des territoires”.
🟥 “Travailler demain : pratiques, lieux et territoires” Télécharger le cahier (48 p., PDF)
Quand la petite voix de votre GPS se rebelle et vous indique le meilleur chemin de son choix pour aller au travail. Parfois, la vérité fait mal à entendre.
Et voilà, c’est fini pour cette semaine.
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