Vivement le monde d'avant ?
Tout se passe comme si beaucoup de décideurs, de managers et d'entrepreneurs n'arrivaient pas à accepter le monde d'après Covid. On les comprend mais il existe des solutions pour apprendre à changer.
Bonjour et bienvenue. Je suis Xavier de Mazenod. Je vous envoie chaque jeudi, dans votre boîte mail, des idées et des informations pour transformer le travail.
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Vous vous souvenez du Monde d’après, la belle utopie de futur incontournable annoncée lors du premier confinement en 2020 ? Comme de bien entendu, ce monde annoncé n’est pas advenu puisqu’il n’était que la “projection de nos modèles mentaux dans le futur” comme l’expliquait à l’époque Philippe Silberzahn.
Peu de ces prédictions se sont réalisées : le bureau n’a pas disparu, l’entreprise non plus, et pas même le capitalisme, dont l’espérance de vie annoncée était courte. Et tous les salariés ne se sont pas convertis en freelances. Il y a quand même du vrai dans les changements annoncés, avec les bénéfices dont je vous parle chaque semaine : autonomie, liberté, qualité de vie, démobilité…
Mais il est honnête de constater des difficultés d’adaptation à ces changements. Ce qui peut entraîner des raidissements et des envies de revenir au “monde d’avant”.
Depuis deux semaines, j’ai vu passer des informations qui, chacune à leur manière, témoignent des difficulté à évoluer, voire d’un refus du changement.
Retour en arrière sur le télétravail. Plusieurs grands patrons comme Elon Musk, Sam Altman (OpenAI, l’éditeur de ChatGPT) ou les patrons de Disney, JP Morgan ou Dyson ont récemment marqué leur hostilité au télétravail. Dans cette foulée, Flo Crivello, ancien de chez Uber et patron de Lindy, vient de publier une tribune pour expliquer qu’il met fin au télétravail et ramène ses équipes à San Francisco.
Pas d’autoritarisme ni d’arrogance dans son propos. Convaincu des bénéfices du travail hybride, il l’a essayé mais n’y est pas arrivé : “Je pense que tout le monde ici peut attester du fait que nous avons essayé plus fort que quiconque. Et je suis plus dégoûté que quiconque”.
Mauvaise organisation ? Manque d’outils ? En tout cas il est convaincu qu’une équipe travaillant dans le même lieu est plus efficace qu’une équipe distribuée.Ras le bol des télétravailleurs dans les bistrots. On avait déjà observé ce phénomène il y a quelques mois à Bruxelles, Paris ou Nantes. Récemment, Ouest-France et Libération publiaient des reportages sur ce rejet des télétravailleurs. Certains patrons de cafés étant même très radicaux : “Pas d’ordinateurs. No laptop. Merci”.
Le télétravail a réellement causé du tort aux cafés-restaurants en diminuant la fréquentation au bureau. A Londres, 14% de ces établissements auraient disparu à cause du travail hybride.
Même si on comprend qu’une table occupée par un télétravailleur soit moins rentable qu’une table où l‘on déjeune, on peut s’étonner d’un mouvement radicalement anti-télétravailleurs. Pourquoi ne pas établir des règles de fonctionnement de bon sens, imaginer des revenus complémentaires hors temps de déjeuner ?Ces villes qui protestent contre les nomades numériques. Bizarre. Depuis la pandémie de Covid, plusieurs pays et territoires fondent leur attractivité sur le télétravail. Certains, comme l’île Maurice leur font la danse du ventre pour les attirer : avantages fiscaux, visas gratuits.
Mais ces politiques comportent des effets pervers. Les nouveaux venus, au pouvoir d’achat plus élevé que les résidents, font monter les prix de l’immobilier.
Est-ce une raison pour refuser ce type de nouvelles populations ? Pourquoi pas gérer une bonne intégration des nouveaux arrivants et une mixité immobilière ?
🟥 Sources
Changer d’avis sur le travail à distance et ramener l’équipe à San Francisco, par Flo Crivello
Cafés interdits aux ordis : la chasse aux souris est ouverte (paywall)
Il y a déjà des villes qui protestent contre les nomades numériques
Une plateforme simple et gratuite pour gérer le travail hybride
m-work, première plateforme d’organisation du travail hybride, lance son offre simplifiée et gratuite s-work. Cette offre est spécialement conçue pour les managers et les équipes petites et moyennes. Elle leur permet de savoir qui vient, et quand, au bureau pour mieux se retrouver et piloter leur environnement de travail.
👍 Le progrès
Congés menstruels, neuroatypisme, maladies chroniques : et si l’entreprise tenait compte de nos différences biologiques ?
😺 Parler vrai ?
Ce que les euphémismes au travail disent en ne le disant pas. Comme par exemple restructurer pour licencier, gentil-le pour con-ne ou en arrêt maladie longue durée pour burn-out.
🙀 L’IA prendra-t-elle le pouvoir ?
Une IA peut-elle jouer un rôle de DRH ? Dialogue entre la philosophe Julia de Funès et Christophe Catoir, PDG de l’entreprise d’intérim Adecco.
👀 Je ne suis plus là
Une étude parue la semaine dernière alertait déjà sur des niveaux d'absentéisme jamais atteints. Une nouvelle étude confirme cette tendance, et pointe une population particulièrement en danger : les managers.
😇 Alignement des planètes
La moitié des étudiants et alumni des grandes écoles envisagent d'accepter une baisse de leur rémunération de 5 % à 20 % pour aligner leur travail avec leurs valeurs, souligne le baromètre d'Ipsos, du BCG et de la Conférence des grandes écoles.
😂 Productif au bureau ? My foot !
Ce n'est pas parce que vous êtes au travail que vous travaillez. Vous êtes noyé sous les courriels, coincé dans des réunions sans issue et constamment interrompu. Quand aurez-vous le temps de faire du vrai travail ?
😱 Semaine de quatre jours : prudence ?
Sujet de beaucoup d’attention depuis la sortie de la crise sanitaire, la semaine de quatre jours s’invite dans beaucoup de débats. La CFDT Cadres a publié un petit argumentaire pour s’y retrouver.
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Odyssée 2030, cinq futurs possibles
Un excellent travail prospectif de la société Colliers sous la forme de cinq scénarios d’évolution de la société et du monde du travail d’ici 2030. Réalisée de nouveau au côté de Futuribles, centre de réflexion et d’études prospectives depuis 1960, cette deuxième édition (2021) enrichie intègre les possibles conséquences de la crise sanitaire sur le devenir des modes et lieux de travail.
Vite dit
Job de rêve : payé pour tester les trains de nuit à travers l’Europe 🌀 Une enquête complète sur l'IA en milieu de travail 🌀 Regardez en ligne les trois documentaires de Work In Progress 🌀 Les biais cognitifs dans le management.
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Et revoilà un petit Karim Duval, oeil de lynx de la vie moderne, en entreprise et ailleurs (attention aux dates du spectacle, la vidéo date de l’an dernier) :
Et voilà, c’est fini pour cette semaine. Fini, n-i, ni.
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Merci Thierry. Confiance et sincérité, deux piliers de toutes les relations saines ;-) J'aime bien, aussi, les autres notions que vous évoquez : vision positive et responsabilité.
Bonjour Xavier. Il faut faire évoluer les cultures du travail par de la confiance et de la sincérité. Le rapport change avec l'équilibre de vie et chacun doit prendre ses responsabilités. Le monde doit se protéger aussi avec des énergies positives et une gestion de l'eau de l'environnement beaucoup plus active et réaliste.