Un manager sorti des urnes
Le choix des managers par les salariés améliore l'engagement et la cohésion des équipes. Malgré les risques de cette pratique, certains pionniers l'ont mise en place et s'en félicitent.
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Édito plus court
Choisir son manager, vraiment ?
Vous vous souvenez de cette mode, sur des sites web, du “note ton entreprise” qui a vite tourné au bashing ? Aujourd’hui, il n’y a plus guère que le site Glassdoor qui collecte et publie ce type d’avis.
Un peu de cet esprit inspire les expériences d’entreprises où les salariés choisissent leurs managers. Dans cette entreprise japonaise, une fois pas an, les salariés sont appelés à évaluer leurs managers selon quatorze critères. De leur côté, les managers remplissent une fiche d’auto-évaluation. Après réception d’un bilan précisant les qualités et les points faibles des encadrants, les salariés choisissent ceux avec qui ils aimeraient travailler pour les 12 mois suivants.
Il y a 10 ans, l’entreprise WL Gore et associés, l’inventeur du Gore-tex, avait déjà organisé le choix des managers par les salariés. Depuis 2012, en France, l’entreprise Octo a refondu ses pratiques managériales en développant les “tribus”, des petites équipes auto-organisées. Ce qui a conduit à la liberté de choix du manager, avec l’accord de celui-ci.
Ces pionniers ouvrent une voie intéressante pour les pratiques managériales. Les bénéfices constatés sont nombreux : motivation des équipes à travailler avec un manager apprécié ; fidélisation des salariés envers l'entreprise ; renforcement de la légitimité du manager choisi.
Mais la méthode n’est pas exempte de danger, si les procédures de choix ne sont pas réfléchies avec soin. Les salariés n’ont pas forcément la vision d’ensemble de l’entreprise et risquent de ne pas percevoir la réalité des compétences nécessaires chez leur manager. Il peut aussi exister des risques de biais cognitifs ou de conflits d’intérêt dans la sélection des managers.
Choisir son manager, un casse-tête de plus pour les ressources humaines ? Ou plutôt une piste pour améliorer le management ?
2e info à ne pas rater
Réunionite, le retour
Vous avez probablement vu cette semaine cette information : une douzaine de salariés de la banque Wells Fargo ont été licenciés pour avoir fait semblant de travailler lorsqu’ils étaient en télétravail.
Ces salariés utilisaient un “secoueur de souris” qui simulait des mouvements aléatoires de la souris pour que leurs écrans restent actifs. Les tricheurs sont punis, logique. Certes, mais leur employeur ne l’a-t-il pas cherché en privilégiant un contrôle bas de gamme par rapport à un management soigné du travail hybride reposant sur la confiance ?
C’est une simple histoire de triche pendant le travail et pendant les réunions à distance. Pas de quoi fouetter un chat si l’on en juge par les pratiques des salariés lors des réunions en général.
Une étude du loueur d’espaces Deskeo, réalisée en France du 3 au 17 juin, met en lumière le retour du sujet de la réunionite. Une pratique qui aurait augmenté depuis la Covid. Parmi les personnes sondées, 56,8% cumulent de 1 à 3 réunions par semaine, 23,4% de 4 et 6 réunions tandis que 14,7% dépassent les 6 réunions hebdomadaires. Plus d’un salarié français sur deux (61,9%) estime que les réunions en présentiel durent en moyenne entre 1 et 2 heures. Pour 17,2%, c’est même plus de 2h.
Une catastrophe pour la productivité : 57,2% des sondés estime qu’elles sont peu efficaces, voire pas du tout efficaces pour 22,6% d’entre eux.
Mais le plus drôle c’est que 89,2% des personnes interrogées dans l’enquête font autre chose pendant les temps de réunion (plusieurs réponses possibles) :
naviguent sur Internet (33,4%)
scrollent sur les réseaux sociaux (31,2%)
envoient des messages (23,6%)
griffonnent sur leur cahier (21,9%)
regardent la météo (17,8%).
Ils ont la chance de ne pas travailler chez Wells Fargo.
Développer ses compétences pour affronter demain
Pendant quatre semaines, nous présentons des projets contribuant à la RSE du groupe Stellantis. Cette semaine, la formation et le développement des compétences.
Stellantis investit de manière importante dans la formation de ses collaborateurs pour les préparer aux défis de demain. En 2023, le groupe a alloué 144 millions d’euros à la formation, notamment dans les nouvelles technologies digitales.
Plus de 90% des 251 000 employés à travers le monde ont suivi des programmes de formation pour accompagner la transformation de l'entreprise. Plus de 60 000 d’entre eux ont été formés aux technologies de la mobilité électrique.
🟥 Découvrez les initiatives de la RSE de Stellantis
✊ Le combat continue !
Dans une étude publiée dans Nature, Nicholas Bloom, très médiatique professeur à Stanford, révèle que les employés qui travaillent à domicile deux jours par semaine sont tout aussi productifs, susceptibles d'être promus et beaucoup moins enclins à démissionner qu’en présentiel.
📟 J’en parlerai à mon tchat
Jérôme Colombain, journaliste spécialiste des technologies, s’est amusé dans la dernière livraison de sa newsletter, à demander à ChatGPT de comparer les programmes des groupes politiques pour les législatives. Si l’IA n’a pas “halluciné”, ou inventé, elle est restée vague. "Exercice intéressant” écrit l’auteur.
🩺 Quand t’es dans le désert
Des travaux de recherche menés en France, comme à l’international, montrent que les médecins généralistes s’installent en zone rurale s’ils y ont vécu ou étudié. On n’est pas sorti du désert médical.
🚑 En finir avec la start up nation ?
C’est envoyé par l’entrepreneur Tariq Kim : “Il est grand temps de réfléchir à l’après Startup Nation pour construire quelque chose de pérenne, socialement acceptable et capable d’amplifier la valeur économique dans un secteur où la France devrait être leader : la Tech”.
👋 Ils ont la frite
Grâce à un management innovant, Sharkninja, une entreprise américaine qui ne fabrique rien elle-même, a vendu en 2023 pour 4,3 milliards de dollars de produits électroménagers dans le monde.
😵💫 Petits boulots
Pénurie de médicaments : des Américains (flemmards ?) embauchent des Philippins pour appeler les pharmacies à leur place afin de trouver leurs médicaments.
Vite dit
Lire ne suffit pas pour être intelligent 🌀 Grosse amélioration des services des banques alimentaires 🌀 Les salles à manger disparaissent des maisons américaines. Vu leur alimentation, est-ce un drame ?
Pourquoi nous ne nous engageons pas ? La réponse dans cette leçon inaugurale prononcée à Harvard par Pete Davis le 24 mai 2018. La traduction de ce texte est fournie par sur son site et dans sa newsletter.
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Merci Xavier pour la mention. ☕on me next time in Paris 🙏