Télétravail, semaine de 4 jours, retraites : combat pour la liberté
Les débats sur les changements du monde du travail montrent que nous sommes à une croisée des chemins. Quelle direction prendrons-nous : la contrainte ou la liberté.
Bienvenue dans cette nouvelle Newsletter de Zevillage. Je suis Xavier de Mazenod. Je vous envoie chaque jeudi, dans votre boîte mail, des idées et des trouvailles pour comprendre ce que nous réserve le futur du travail et pour vous aider à travailler mieux et vivre mieux.
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Cette newsletter a été rédigée au son de Radio 44, une webradio sans publicité. Juste de la musique, toutes les musiques, du jazz à la bossa-nova, de la pop anglaise à la chanson française et aussi du classique. Ceci n’est pas une pub, juste un coup de cœur.
Édito plus court
Travailler libres
Je suis sidéré. Pas seulement par l’affaire Amazon et par ces entreprises qui mettent la pression sur leurs salariés pour qu’ils reviennent au bureau. Quel environnement de travail sont-elles en train de construire ?
Le monde est flexible et les attentes de la société on changé, ne le voient-elles pas ? Comment se fait-il qu’on se pose encore ces questions :
télétravail contre retour au bureau
semaine de 35 h ou de 32 h ?
retraite à 60, 64 ou 67 ans ?
Pour chacun de ces sujets, on pourrait penser qu’il est naturel de laisser chaque salarié choisir ce qui lui convient le mieux. C’est lui qui sait quelle place il souhaiten donner au travail dans sa vie.
Bien-sûr, pour les retraites, nous avons des obligations collectives, en raison du système par répartition. Les retraites représentent 52% de la dette publique, soit 438 milliards d’euros. Nous devons rapidement trouver une solution durable. La réforme de 2023 n’est ni suffisante, ni pérenne. Et, surtout, elle a choisi la contrainte plutôt que la liberté. Alors qu’il existait des solutions comme la retraite à points. C’est le même phénomène pour la télétravail ou la semaine de quatre jours.
Le monde du travail a changé depuis la création de notre système de retraites par répartition, il y a près de 80 ans. Le salariat n’est plus le mode unique d’organisation du travail alors qu’il est toujours la base du financement de la Sécurité sociale. La technologie a évolué et a rendu le télétravail possible. Les gains de productivité ont permis d’envisager la semaine de 4 jours.
La Covid est passé par là et nos priorités ont changé. Ou plus exactement, nos priorités refoulées sont devenues réalisables et possibles.
Un article du Point, cette semaine, cite le sociologue Jean Viard : « Une réorganisation qui, d'après lui, annonce un “mouvement d'autonomie du salariat », qui va de pair avec “l'augmentation du nombre d'indépendants et d'autoentrepreneurs”. Et il ajoute : “À mes yeux, le télétravail s'inscrit dans la même lignée que celle des 35 heures, et dont la prochaine étape pourrait être la semaine de 4 jours. Le travail doit trouver sa place dans une société du temps libre.”
La France est le pays européen où l’on travaille le moins. Nous serions donc un peuple de feignants ? L’analyse qui en tire cette conclusion est fausse, j’en suis convaincu. Nous sommes en queue de peloton de l’emploi des jeunes et des seniors, et moyennement brillants pour le nombre de chômeurs. Sans compter les temps partiels non choisis. Si nous retirons des statistiques ces catégories de personnes, notre taux de travail remonte sérieusement.
Certains trouvent leur travail épanouissant. Certains trouvent que le travail donne du sens à leur vie. Certains sont contents d’aller au boulot le matin. Cela a toujours existé. Ce qui est nouveau, c’est que beaucoup ne sont plus disposés à subir des bullshit jobs ou une vie de bureau insensée. Jean Viard, encore lui, le disait déjà il y a deux ans dans une interview dans Libération : “Si les gens pensent que leur travail n’a pas de sens, ils s’en vont. On est au cœur d’une vague de changement. Ils se sont posé la question : Qu’est-ce que je fais de la vie qui me reste ?”.
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2e info à ne pas rater
Construire un âge d’or du travail à l’ère numérique
Le consultant en managemen Andy Spence explore, dans la dernière livraison de sa newsletter, les changements profonds que le monde du travail connaît à l'ère numérique. L'auteur souligne que la nature du travail évolue rapidement, passant d'un modèle industriel à un modèle fondé sur la connaissance et l'information
Il identifie cinq tendances qui vont peser sur l’avenir du travail qu’il détaille :
Organisations en déclin : les tâches deviennent plus automatisées, les contrats flexibles remplacent les emplois traditionnels. Les organisations pouvant s'approvisionner en travail de manière plus diversifiée, elles auront besoin de moins de salariés.
Exemple du secteur bancaire : la banque exclusivement numérique Revolut sert 25 millions de clients avec 5 000 employés, contre 18 millions de clients et 77000 employés pour US Bank.
Il y aura bien plus de moyens d’accomplir le travail : les groupes indépendants de freelances, les agences, les guildes,les plateformes de mise en relation avec l’emploi ou, tout simplemen, la bonne vieille automatisation.
Il y aura moins d’emplois formels
Les travailleurs exigeront de meilleures conditions de travail : 75 % de la génération X n’envisagent pas de travailler à temps plein toute leur vie , selon un récent sondage . Les travailleurs exigeront une meilleure équité, davantage de flexibilité et une plus grande autonomie, ce qui entraînera une diminution de l’encadrement, ainsi que la surface des bureaux, dans les secteurs concurrentiels.
Le travail sera géré avec des contrats de travail diversifiés : pas nécessairement des emplois salariés, mais des projets, des contrats, pour des durées et des rémunérations différentes.
Cette transformation est alimentée par les avancées technologiques, notamment l'intelligence artificielle et l'automatisation, qui redéfinissent les compétences nécessaires et les types d'emplois disponibles.
Devant ces changement, Andy Spence pense que les entreprises devront repenser leurs organisations et adopter des approches plus agiles pour s'adapter aux bouleversements du monde numérique.
En conclusion, il encourage les individus et les organisations à embrasser le changement et à voir la transformation numérique comme une opportunité de réinventer le travail de manière plus épanouissante et plus productive.
🏢 Que faire de La Défense ?
Les tours de La Défense se vident et le quartier d’affaire ne séduit plus. Que faire de tous ces immeubles. Jean Viard, toujours lui, a une idée : y déplacer “l’appareil d’État“ !
🤔 Supprimer les 35 h ?
Bonne idée, pour passer… aux 32h payés 35 😄 Cette PME ornaise l’a testé en s’inspirant de la démarche de Laurent de la Clergerie, le PDG de LDLC dont je vous parlais la semaine dernière. Et vous savez quoi ? Cela fonctionne.
👀 C’est quoi le travail ?
Un portrait de la nouvelle ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, et de sa vision du travail. Un prétexte pour explorer la notion de travail qui ne se résume pas à l’emploi.
😱 Amazon et le télétravail : qu’en pensent-ils ?
J’ai demandé au moteur de recherche Perplexity, gonflé à l’IA, de créer une synthèse des opinions sur la décision d’Amazon d’en finir avec le télétravail. Jeff Bezos ferait bien de la lire.
🏌️♂️ Et si tu étais milliardaire ?
Tous les milliardaires ne sont pas des entrepreneurs téméraires ou visionnaires. Certains adoptent une approche moins flamboyante, fondée sur des principes solides, une rigueur constante et une routine méthodique. Fais comme eux pour prendre une décision.
✈️ Fuite des talents
Quand le dynamisme et l’attractivité se trouvent au Sud, une nouvelle diaspora africaine “retourne au bled”.
👏 On attend quoi ?
Travailler à domicile dans le secteur public est efficace : un gain de productivité de 12%, c’est prouvé. Une piste de réforme pour les administrations ?
Vite dit
La Haye interdit les publicités liées aux énergies fossiles 🌀 J’aime bien ce manifeste, original 🌀 Quand l’industrie automobile s’effondre, cela donne ça 🌀 Sauter à l’élastique ? Hors de question.
Vous pensez avoir un manager toxique ? Vous ne savez pas comment vous protéger ? Voilà quelques exemples pour vous en sortir, sans pleurer ni craquer.
Cela fait drôlement plaisir un clic sur le 🩷 ci-dessous. Cela me montre que vous êtes là, attentifs.
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