Qu'il est bon de travailler ensemble
Retour sur le phénomène du coworking qui contribue à transformer en profondeur nos modes de travail et donne de la flexibilité aux bureaux des entreprises.
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Vous l’avez probablement déjà vécu : travailler seul peut parfois être pesant. Même si vous l’avez choisi comme c’est le cas de la plupart des freelances. Les confinements ont montré que chez les salariés cette peur de l’isolement existait aussi. Beaucoup de télétravailleurs, isolés de force, ont mal vécu l’enfermement mais également l’éloignement de leurs collègues.
Ce sont probablement ces expériences difficiles de travail solitaire qui expliquent le succès du coworking. On a vu décliner ces espaces pendant les confinements, on les a donnés pour presque morts ensuite. Mais c’est le contraire qui arrive.
Ce besoin de ne pas travailler seul, d’un collectif de travail rejoint la demande de 70 à 80% de salariés pour plus de travail à distance. Elles se conjuguent aussi avec un besoin de flexibilité immobilière des entreprises.
L’origine du coworking remonte, selon l’opinion générale, à 2006 avec l’ouverture par Chris Messina (l’inventeur du hashtag) du premier espace de travail partagé, à San Francisco. Il était installé dans une ancienne usine de chapeaux, d’où son nom de Hat Factory. En réalité, il semble que Brad Neuberg soit le véritable pionnier de ces espaces de travail, en 2005. A noter que pour certains intégristes, les véritables inventeurs seraient des Berlinois, en 1995, avec un espace de travail appelé C-base réunissant des informaticiens.
Cette première génération d’espaces naît en France en 2008 avec la célèbre Cantine, à Paris. Elle est rapidement suivie par Mutinerie ou Soleilles cowork, toujours à Paris, Coworking Lille ou la Poudrière à Nancy, tous lieux disparus aujourd’hui. Suivent la création d’espaces dans toutes les grandes villes.
Ces lieux, fréquentés en grande majorité par des travailleurs indépendants, portaient les valeurs communautaires historiques des pionniers. Avant d’être une offre immobilière flexible, ces coworking étaient des communautés. On venait y travailler pour la convivialité, l’entraide, les événements, pas juste pour disposer d’un bureau.
Une première mutation de ces espaces s’est produite quand les professionnels de l’immobilier ont lancé leurs premiers espaces de travail avec des offres plus corporate et plus ouvertes aux salariés. Au grand dam des opérateurs du “canal historique” qui ne reconnaissaient plus leurs valeurs communautaires dans les espaces de Regus ou de Bouygues. Ces nouveaux espaces reprenaient certains codes du coworking (qualité de l’ambiance de travail, espaces détente, présence de “concierge” au sens hôtelier du terme…) mais ils restaient des sortes d’hôtels d’entreprises.
Ces espaces augmentaient en taille, pour des raisons d’économie d’échelle entre autre, et en fonctionnalités. Pendant ce temps, une sorte de scission apparaissait chez d’autres opérateurs avec un glissement du concept de coworking vers celui de tiers-lieu. La Mission Coworking et territoires, confiée en 2018 par le secrétaire d’État Julien Denormandie à Patrick Levy-Waitz, est très symptomatique de cette évolution. Dans son rapport final, la Mission ne parlait plus de coworking mais de tiers-lieux.
Un rapport qui montrait l’extraordinaire diversité de ces nouveaux espaces, du simple coworking à des lieux ancrés dans un territoire avec une vocation sociale : inclusion numérique, culture, formation, fablabs… avec une place, plus ou moins importante, réservée à du coworking.
Réjouissons-nous : on dénombre aujourd’hui en France près de 3 000 de ces espaces divers. Un terreau pour accompagner la transformation du travail et des territoires.
Pour aller plus loin
Is ‘co’ in coworking a short for contradictions ? Une étude sur l’évolution du coworking.
The Start of Coworking (from the Guy that Started It). Où Brad Neuberg revendique la paternité du coworking ;-)
Quel avenir pour le coworking ? Un débat avec quatre fondateurs de réseaux d’espaces de coworking très variés.
Télétravail, 5 scénarios d'après Covid : du 100% bureau au 100% télétravail un ebook regroupant 5 scénarios prospectifs, publié pas nos amis de Neo-Nomade.
Le bureau fragmenté, où allons-nous travailler demain ? Une étude de la Fondation Jean-Jaurès sur l’hybridation du travail et les usages du flex office.
Le Cowork'Hit accélère l'innovation au service du handicap, un exemple de la diversité des tiers-lieux.
🏠 Touche pas à mon Sam’suffit !
Alors que la pandémie a accéléré le découplage du lieu de travail et du lieu de vie, que de nombreux actifs rêvent (et passent à l’acte pour certains) de déménager à la campagne, que l’on doit construire entre 2,7 et 3,9 millions de logements entre 2017 et 2030, on est bien obligé de se poser la question de “l’artificialisation des sols”. Ce que fait cette passionnante émission de La terre au carré sur France Inter qui a invité, entre autre, Sylvain Grisot dont nous parlons souvent ici.
Un probable joli conflit de société en vue entre les Français qui rêvent d’un pavillon avec jardin et ceux qui nous alertent sur la destruction des sols. Il faut dire que la secrétaire d’État Emmanuelle Wargon avait la première abordé le sujet avec brutalité et maladresse.
=> Pourquoi c’est important ? Ce sujet assez technique est au centre de plusieurs thème sensibles, voire explosifs : le besoin primaire de se loger, d’un refuge à soi ; le souci écologique (préservation des sols, diminution des mobilités professionnelles, coût écologique de la construction) ; le prix du foncier qui interdit les centres-villes aux bas revenus ; l’organisation de la ville et du péri-urbain ; l’économie de la filière du bâtiment.
🤡 Métavers quoi on va ?
Le métavers vous ne savez pas trop ce que c’est. On vous rassure, c’est flou. Mais si le travail dans le métavers à la Facebook ou à la Microsoft vous effraye, rassurez-vous, ce n’est pas pour demain.
🖥 Je travaille devant la télé
Les 34 des tweets les plus drôles sur le télétravail, le taf en pyjama et grosses chaussettes.
🚘 Lost in translation horizontale
Vous voulez savoir combien de temps vous perdez dans les encombrements en voiture chaque année ou connaître les problèmes de trafic en temps réel ? Vous pouvez le faire sur ce site web du GPS Tom-Tom mais pour les États-Unis seulement.
🐯 Merci qui ?
MerciFelix est un service qui vous permet de réserver une chambre d’hôtel moins cher la journée, aux heures de votre choix. Mais aussi un espace de coworking ou un petit dejeûner !
🐶 Couché pas bouger
Visiblement Donald Trump a foiré son projet de mur de séparation entre le Mexique et les États-Unis. C’est pas malin car on a demandé à des robots chiens de Ghost Robotics d’assurer des patrouilles sur la frontière à la place d’humains. On ne sait pas s’ils sont armés.
🏛 Prout ma chère
Cela vous tente de coworker dans un château ? Celui d'Angers est l'un des sites classés au titre des Monuments historiques qui pourrait accueillir un tiers-lieu expérimental afin de répondre à une « urgence sociale ».
Trois mois de résidence à la campagne ?
Si trois mois de résidence au vert dans le Perche, chez Mutinerie Village, vous tente vous pouvez postuler dès maintenant pour un séjour du 1er avril au 30 juin.
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Le renouveau du coworking selon CBRE 🔷 Des carrières entières en télétravail sont maintenant envisageables. 🔷 Kiff, une série d'événements destinée aux entrepreneurs créée par le tiers-lieu l’Alzire, dans la Creuse 🔷 Travail à distance et renouveau des petites villes.
Les vannes sur le télétravail pour vendre des produits ne sont d’hier. Une petite compil par Creapills.
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