Qu'est-ce que vous ne comprenez pas dans le mot confiance ?
Beaucoup d'entreprises sont plus occupées à faire revenir leurs salariés au bureau qu'à transformer leur management pour y introduire la confiance. Dommage et pas très prudent.
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Avez-vous remarqué les pinaillages au sein de certaines entreprises sur le calcul du nombre de jours en télétravail ? Avez-vous noté leur manière d’avancer en crabe au sujet du travail hybride ? Ou encore leurs tactiques pour faire revenir les salariés au bureau comme si c'était une finalité incontournable ?
Dans la réalité, beaucoup de dirigeants ont du mal à intégrer les attentes de leurs salariés. Ce qui se traduit par des incompréhensions et des envies de démission. Et donc, beaucoup de salariés votent avec leurs pieds. Au revoir président !
Il y a trois semaines, je vous parlais de Ian Goodfellow, un directeur d’Apple qui avait démissionné à cause du manque de souplesse de son employeur dans la mise en place du travail à distance. “Je pense fermement que plus de flexibilité aurait été la meilleure politique pour mon équipe” disait-il.
Apple avait fixé la fin du télétravail au 26 mai (avant de faire marche arrière) : retour au bureau pour tous et télétravail de deux à trois jours par semaine. Ce qui a provoqué la rébellion de plus de 3 000 personnes (dont une moitié de ses salariés) : “Arrêtez de nous traiter comme des écoliers à qui il faut dire quand être où et quels devoir faire". A peu près les termes que nous utilisons dans Zevillage…
Prendre ses salariés pour des enfants, c’est reconnaître ne pas leur faire confiance.
Mais nécessité fait loi, et la plupart des Gafam ont eux aussi fini par accepter le travail hybride, en traînant plus ou moins les pieds. Meta (Facebook) autorise le travail à distance permanent pour ceux qui ne travaillent pas dans le hardware. Amazon a décentralisé la décision au niveau de ses divisions. Microsoft autorise la plupart des employés à télétravailler. Et Google approuve le travail à distance au cas par cas (avec 85% de réponses positives).
On observe bien que la confiance envers les salariés n’est pas innée. Et que l’acceptation du télétravail connaît quelques hoquets. La récente affaire de ce cadre, qui a été licencié pour avoir déménagé loin de son bureau, l’illustre parfaitement. La raison invoquée par l’employeur (qui a gagné le recours intenté par son salarié aux prud’hommes) était… la sécurité due au salarié par le code du télétravail. Un peu faux-cul.
Le modèle de management “d’entreprise obéissante” résiste aux changements. Ce qui n’est pas une très bonne nouvelle. Cela ralentit l’adaptabilité et la souplesse des entreprises à un monde incertain. Faire confiance est efficace et très payant.
Il fait beau, cela sent les vacances. La preuve, vous avez commencé un petit régime pour entrer dans votre maillot de bain cet été. Le ciel est bleu et la pandémie est loin.
Mais si, en septembre, un grain de sable - comme par exemple un nouveau variant du coronavirus - revenait gripper le bon fonctionnement de votre entreprise restée dans le “monde d‘avant” ? Dans un monde où la confiance occupe peu de place.
Creuser le sujet
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Thoughts on Office-bound Work, la pétition des salariés d’Apple
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La vision d’Elon Musk sur le télétravail : revenez ou démissionnez : il demande à ses salariés de venir au bureau “au minimum” 40 heures par semaine
Apple fait marche arrière sur sa politique de retour au bureau
Il déménage à plus de 400 km de son lieu de travail : un salarié débouté par la justice
🐓 Touche pas à mon coq
Dans le village de Bonsmoulins, dans l’Orne, plusieurs habitants ont décidé de protester contre ceux qui ne supportent pas les bruits de campagne, en leur demandant de partir. Et dans la Sarthe, un maire avertit les nouveaux arrivants avec humour.
🤵🏻♀️ Djeunes
Les jeunes veulent-ils en finir avec le travail ? Il faut se méfier des hypothèses qui plaquent le même comportement à toute une génération mais ce podcast se penche sur les aspirations écologiques des jeunes et sur leur rapport au travail. Avec Dominique Méda (professeure de sociologie à Paris-Dauphine), Rémi Vanel (membre du collectif "Pour un réveil écologique").
🐴 Parlez-en à leur cheval
Dans sa dernière campagne pour faire revenir les étrangers sur son île, l’Islande encourage les touristes à se déconnecter du travail pendant leurs congés avec l’aide de leurs fameux petits chevaux islandais.
👨🍳 Oui chef !
Cauchemar en cuisine, l’émission de Philippe Etchebest, évoque la réalité du monde de l’entreprise, et aucune ne le fait aussi bien selon Philippe Silberzahn.
🎭 Venise, mère du coworking
Pour répondre au double objectif de repeupler et de rajeunir la population vénitienne, les autorités locales ont lancé le programme Venywhere pour attirer les télétravailleurs dans des espaces de coworking atypiques.
👋 Bye
La culture toxique serait à l'origine de la grande démission : des recherches menées à partir de données sur les salariés révèlent les cinq principaux facteurs prédictifs des démissions et quatre mesures que les managers peuvent prendre à court terme pour les réduire.
↩️ Pivotage
La start-up française Popchef, qui avait démarré dans le secteur de la livraison de repas, s'est diversifiée pour créer une offre globale de restauration collective à base de frigo connectés sans infrastructure coûteuse pour les entreprises.
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🔷 Tout savoir sur notre ami Karim Duval et ses vidéos 🔷 La “travaillite” : quand le retour au bureau est pénible 🔷 Pitié, arrêtez avec les “posts inspirants” sur Linkedin 🔷 Trop fort : ce barrage chinois imprimé en 3D sera assemblé sans aucune main-d'œuvre 🔷 Travailler à des horaires atypiques : de plus en plus fréquent chez les femmes peu qualifiées.
« Combien tu gagnes ? » Les langues se délient difficilement dans ce petit reportage, entre ceux qui donnent une fourchette, qui n'entrent pas dans le détail, pris d'un soudain trou de mémoire ou encore qui refusent net de répondre, par « pudeur » ou par peur de créer de la jalousie.
Et voilà, c’est fini pour cette semaine.
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Bonjour, Merci pour cette lettre toujours excellente.! Je cherche à joindre Xavier de Mazenod pour lui demander d'intervenir à un colloque sur le travail et ses espaces le 19 octobre prochain à Paris. S'il avait la gentillesse de m'adresser un mail à = epelegringenel@gmail.com, je pourrais lui en dire plus. D'avance merci ! Elisabeth PELEGRIN GENEL