Ploum ! Ploum ! Tralala ! Anarchie vaincra
Un vent d'anarchisme semble s'être emparé du monde du travail. La demande - voire l'exigence - de nouveaux modes de fonctionnement et d'organisation de l'entreprise explose. No Future ?
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Vous le sentez ce vent d’anarchisme, d’anarchie en mouvement, qui s’insinue sous les portes de l’entreprise ? Vous l’entendez devant la machine à café, cette petit musique du vieux slogan anarchiste Ni Dieu, ni maître ? (pour Dieu, dans l’entreprise, c’est comme vous voulez).
Oh, bien-sûr, on n’en est pas encore à croiser des Black Blocks à la cantine. Ni à voir les anarcho-syndicalistes s’adonner à la propagande par le fait en déposant des bombes dans l’usine.
Mais quand même. L’idéal (ou l’utopie si vous préférez) anarchiste de société sans chefs semble bien avoir contaminé les entreprises, et même les administrations.
Il y a de cela dans la Grande Démission et ses manifestations d’un désir de plus de liberté d’organisation, de plus d’autonomie dans le travail, de plus de participation aux décisions. Pas tout à fait l’acratie (de kratos en grec, le pouvoir et “a” privatif). Mais quand même.
On sentait déjà venir ces aspirations avant la Covid-19. L’engouement pour une certaine forme d’entreprise libérée et ses organigrammes plats manifestait le rejet des organisations “en silo” et des managements hiérarchiques rigides. On n’en entend plus beaucoup parler, peut-être parce que libérer l’entreprise supposait un chef libérateur portant la vision. Pas très libertaire, mais le problème des silos reste.
On peut aussi retrouver un cousinage intéressant entre l’anarchie et le concept d’agilité, de management agile. L'agilité prône les équipes auto-organisées et le pragmatisme. Les humains avant les process. On pourrait presque dire que l’agilité est une vision de la vie plus qu’une méthode de management : dans un monde incertain, rien ne sert de vouloir tout prévoir, de tout contrôler, mieux vaut rester flexible.
Pourtant, on ne peut pas dire que le concept d’agilité fasse un tabac dans l’entreprise. Pour la même raison, probablement, qui conduit l’échec de l’entreprise libérée : on ne peut pas faire cohabiter liberté et contrainte.
Pour rassurer certains lecteurs dirigeants ou managers qui pourraient craindre pour leur tête, il faut rappeler que l’anarchisme n’est pas hostile à l’autorité mais juste à l’autorité imposée.
En parlant d’autorité imposée, observez les volontés de certains dirigeants de revenir à un fonctionnement pré-Covid : moins - voire plus du tout - de télétravail, retour au bureau, surveillance des salariés à distance (presque un salarié sur deux en télétravail se dit surveillé par son employeur).
Qui va gagner le bras de fer ? On n’en sait rien. Même si on peut penser que l’aspiration à plus de liberté va durer. Ce qui est certain, en revanche - et assez paradoxal : laisser entrer un vent d’anarchisme dans l’organisation du travail suppose que les dirigeants fassent les premiers cette révolution anarchiste.
Vous connaissez le vieil adage : “Un escalier se balaye en commençant par le haut”. Et, pour compléter, "les habitudes ne se jettent pas par la fenêtre mais descendent l’escalier marche par marche”.
🟥 En savoir plus
Anarchisme dans Wikipedia
L’échec de l’agilité : l’anarchisme confronté aux entreprises
Près d'un actif français sur deux affirme que son entreprise surveille ses salariés en télétravail
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Sans compter l’énergie et l’utilisation de ressources, parfois rares, pour construire le hard, qui permet les usages numériques du soft. On peut toujours prendre des mesures individuellement, comme arrêter de regarder ses mails en réunion, ou Netflix en télétravail. Mais il est à craindre que cela ne suffise pas.
Un numérique plus vert, c’est possible ?
Vite dit
Le trajet domicile-travail a augmenté de moitié à la campagne en 20 ans 🌀 La Journée nationale sans bureaux est de retour le 14 juin en Île-de-France et en province 🌀 Vous perdez beaucoup de temps et d’argent au travail 🌀 Comment rendre l’info chiante avec l’IA 🌀 Ça c’est classe comme bullshit job.
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Grande démission vue par le Gorafi :
Et voilà, c’est fini pour cette semaine. Plus de ponts mais il fait super beau. Le moment de filer en télétravail (au jardin).
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