Numérique au travail : keep it simple
Le numérique qui est porteur de tant de transformations bénéfiques du travail, et d'usages indispensables, se retourne pourtant contre nous. Deux témoignages d'experts font le point.
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Pour les “travailleurs du savoir”, comme pour les autres métiers, pas de travail sans ordinateur et/ou smartphone. Ce qui implique une bonne maîtrise des outils et une agilité numérique. Or, les compétences pour travailler avec le numérique ne sont pas si évidentes à acquérir. Qui a appris à se servir des logiciels de bureautique ou à naviguer sur le Web autrement qu’en tâtonnant tout seul dans son coin ?
Cette semaine, je suis tombé sur deux articles qui traitent justement des difficultés liées aux usages du numérique.
Le premier est écrit par Benoît Raphaël, fondateur de la solution de veille Flint. Son titre est éloquent : “Sommes-nous condamnés à rester cons face aux écrans?”. Benoît prépare un livre pour les éditions Eyrolles sur ce thème et teste ses idées publiquement. Dans ce billet, il aborde le sujet sous l’angle du temps passé devant les écrans qui nous priverait de sommeil, abaisserait notre attention et notre concentration, nous obligerait à réaliser plusieurs tâches à la fois, ce qui nous rendrait moins efficace.
Bref, le numérique qui nous apporte tant (à propos, vous pouvez soutenir Wikipedia), finirait par se retourner contre nous.
Benoît nous livre cinq conseils pour nous libérer de l’infobésité et de la charge mentale engendrées par le numérique :
il fallait y penser mais déconnectez-vous ou éteignez votre ordinateur ou votre smartphone de temps en temps.
idée reçue, le mode multitâche nous rend plus efficaces, à condition d’apprendre à le gérer.
La FOMO (Fear Of Missing Out, peur de rater quelque chose) vient de notre besoin de nous comparer aux autres, ce qui se corrige par un travail d’introspection.
les algorithmes sur les réseaux sociaux (à commencer dans le boulot par Linkedin) fonctionnent grâce à notre impulsivité que l’on peut apprendre à corriger.
L’infobésité, c’est comme l’obésité, ce n’est pas le résultat du trop plein, mais d’une mauvaise alimentation.
Les exclus du numérique
Le deuxième article est écrit par mon ami Yann Gourvennec, avec un titre lui aussi explicite : “Digitalisation : serait-il temps de dé-numériser le monde ?”. Yann ne peut pas être suspecté d’être un anti-numérique primaire : depuis trente ans, il participe à la numérisation des entreprises et connaît très bien le sujet. Ce qui lui permet d’émettre un certain nombre de réserves : “Attention ! avertit-il, Je ne propose pas de brûler mes idoles d’hier, mais de poser la question de l’excès ou de la qualité de la mise en œuvre de cette numérisation. “
Yann insiste sur la complexité croissante du numérique qui condamne les “exclus du digital” comme il les nomme, à vivre hors de la société. Rien de moins. On dépasse le sujet du numérique au travail. Il identifie ces exclus : les allophones, les personnes âgées, les personnes illettrées ou analphabètes. Sans compter les 10% de foyers qui ne disposent pas d’ordinateurs.
Cette analyse identifie point par point les causes des difficultés : les sites mal conçus, pas ergonomiques ou trop lents, l’enfer des mots de passe ou de la double authentification, les bugs, le coût des logiciels et tant d’autres défauts. Comment voulez-vous que les gens mal à l’aise avec le numérique s’y retrouvent !
Yann n’a pas de solution magique. Mais numériser en prenant en compte toutes ses observations pour les corriger serait un bon point de départ. Le problème n’est pas la digitalisation mais la mauvaise digitalisation.
⚓️ Hissez haut !
Le courage est-il compatible avec la sphère professionnelle et avec l’envie d’évoluer dans sa carrière ? Et si le courage devenait une compétence ?
😂 Ça dépend
Selon une enquête mondiale de Microsoft, 87 % des employés estiment en effet travailler autant voire plus depuis leur domicile. A l’inverse, leurs managers sont 80 % à ne pas être d’accord avec cette affirmation.
🙏 Condoléances
"C'est assez troublant. Le modèle qu'on connaît depuis une centaine d'années, le 9h/18h, est en train de disparaître pour toute une partie de métiers." C’est Benoît Serre, vice-président de l'association nationale des DRH qui dit voir émerger cette tendance.
🦆 Coin-coin
Le syndrome du canard : comment les organisations en déclin s’habituent à la médiocrité. Pas de panique, dans l’article suivant, Philippe Silberzahn donne la recette pour sauver le canard.
🍹 Et le mini-bar aussi ?
Une start-up propose aux entreprises franciliennes des “chèques télétravail” donnant le droit à une nuitée avec trois repas, le Wi-fi, une chambre ou encore un espace de coworking dans un endroit calme et agréable.
🌲 Cool Raoul
Un groupe de chercheurs de Berlin a réussi à prouver “le lien entre la nature et la santé du cerveau”, et les effets positifs d’une balade en forêt sur le stress. Aussi bien que la salle de sieste.
⁉️ Ah bon ?
La dernière enquête Future Of Work de la société de conseil JLL anticipe au niveau mondial une hausse des travaux guidés par le besoin de “montée en gamme” des bureaux. En France, cette tendance est moins prononcée.
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Je ne sais pas vous, mais moi Karim me fait toujours marrer. Son oeil de lynx et son esprit critique très fin s’attaquent dans cette nouvelle vidéo à ces néo-ruraux qui changent de métier. Il épingle avec talent tous les petits travers des anciens Parisiens du numérique et tacle même (gentiment) Jean-Laurent Cassely et les néo-ruraux du Perche.
“Une décroissance qui crée de la croissance” à ne pas louper.
Et voilà, c’est fini pour cette semaine.
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