Match retour télétravail-bureau (1-0)
Vers un "new normal" avec plus de télétravail et moins de bureau
Bienvenue dans cette édition de la newsletter de Zevillage. Comme chaque jeudi, je partage avec vous une analyse à propos de l’évolution du travail et une sélection de notre veille pour vous donner envie et vous aider à vous engager dans la transformation du travail. Et merci à ceux qui m’envoient des petites infos ou des messages de soutien 🙏 .
Xavier de Mazenod
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La Défense vidées de ses télétravailleurs
Après une période de polémique pendant l’année 2020, le télétravail semblait un problème réglé. Prise de conscience généralisée, équilibre probable du temps en télétravail et du temps au bureau, entre 2 et 3 jours de télétravail par semaine (hybride est devenu l’adjectif à la mode). Le tout avec la bénédiction syndicale du dernier Accord national interprofessionnel.
Sauf que, côté bureau, c’est moins simple. Avant la pandémie de coronavirus, on savait que les bureaux étaient inoccupés environ la moitié du temps. Un gaspillage énorme pour les entreprises. Et, pendant la pandémie, le télétravail a vidé les bureaux, probablement de manière durable. Du coup, les entreprises s’engagent dans une réduction de leur empreinte immobilière.
Conséquences : nous l’avions déjà cité ici, la prise à bail en 2020 s’est “écroulée de plus de 50% en un an” en Ile-de-France. Et des restitutions massives de m2 sont engagées dans des proportions jamais vues.
Cette semaine, l’Institut de l’Epargne Immobilière et Foncière (IEIF) a publié une étude sur “l'impact potentiel du télétravail sur le parc et la demande de bureaux en Ile-de-France” (PDF à télécharger).
L’institut a modélisé trois scénarios en fonction du nombre de jours télétravaillés et de trois autres critères : un premier scénario « Si la crise n’avait pas eu lieu… », qui prolonge les tendances observées avant 2020, un deuxième scénario « Accélération de la transformation des modes de travail » qui intègre un impact réel, un troisième scénario «Le monde d’après en rupture » avec un véritable virage en termes d'organisation du travail.
L’institut prévoit également une réduction des surfaces de bureaux en région parisienne comprise entre 873 000 m² et 6 millions de m², soit entre 1,7 % et 11,8 % de la surface totale du parc (50,9 millions de m² occupés). Une évolution qui pourrait se faire en dix ans. A condition que les entreprises respectent les durées de baux en cours sans restitutions anticipées…
Quel avenir pour le bureau ?
C’est tout l’intérêt de l’étude de l’IEIF de montrer la continuité de l’impact du télétravail sur la réduction des surfaces de bureau. Phénomène souterrain, presque clandestin en majorité au moins jusqu’aux “ordonnances Macron de 2017” qui en avaient simplifié la formalisation, le télétravail restait marginal dans ses effets sur le parc immobilier.
La Covid-19 a accéléré un phénomène de société qui s’inscrit probablement dans la durée avec des usages de “sans bureau fixe” qui compliquent la compréhension des nouvelles organisations du travail.
Avec des impacts aussi lourds qu’imprévisibles sur le secteur immobilier évidemment, mais aussi sur les investissements d’infrastructures publiques (routes, trains, métro), sur la consommation de CO2 et, aussi, sur l’économie du bureau.
Cela ne signifie pas que le bureau va disparaître. Tout le monde s’accorde pour dire qu’il devra juste changer de finalité. Plus convivial, plus dédié à l’animation des équipes, plus ouverts sur les parties prenantes, lieu fédérateur où se forgera l’esprit d’équipe, le collectif qui fait la force de l’entreprise. Mais il ne sera plus le lieu unique du travail.
Le podcast de la semaine
Sophie Chaussi est agricultrice et éleveuse de porcs bio, ancienne citadine séduite par les paysages de l’Orne.
Elle a mûrement préparé son projet après une formation dans un lycée agricole. Entrepreneuse infatigable, elle siège également au Conseil économique et social de Normandie, gère un gîte, est impliqué dans l’amélioration de la filière d’élevage bio et vient de créer une école Montessori rurale.
Un fil conducteur derrière ses activités : elle croit au métier passion et au collectif.
Vite dit
👉 Confinement, télétravail… Il y a eu moins d’embouteillages en 2020. Ben tiens, et si on reparlait de l’impact CO2 du bureau ?
👉 Edgar Morin formule ses voeux pour 2021. Il espère que les forces "créatives" et "lucides" vont s'imposer face à la crise du Covid-19 même si elles sont "encore très faibles".
👉 La fraternité, nouveau levier de succès en entreprise ? L’avenir c’est de défendre votre chef et votre équipe avec comme modèle les nageurs de combat. De là à taper sur l’épaule de votre boss…
👉 Reconstruire le collectif face à l’incertitude: entre restauration et révolution. Très bien vu et très parlant ce parallèle entre la Restauration de Louis XVIII et notre ancien monde à nous qui aimerait revenir à l’avant-Covid-19.
👉 Des salariés de Google créent un syndicat après des mois de tensions. Et pourquoi pas après tout.
👉 Le numérique peut-il être écologique et responsable ? Une question vitale posée par cette émission de France culture pour vous qui partagez maintenant vos journées entre Zoom et Teams.
👉 Grippe aviaire "hors de contrôle" dans le Sud-Ouest : 400 000 canards abattus. Un drame pour les agriculteurs mais sont-ce les prémisses d’une nouvelle pandémie pour l’homme ?
Avant de partir
C’est fini pour cette semaine. Avant de partir, je voulais vous montrer cette petite illustration qu’Hélène Pouille, “facilitatrice graphique”, avait dessinée lors de l’une des étapes du Tour de France du télétravail que Zevillage avait organisé entre 2012 et 2016 avec nos amis de Neo-Nomade. Rien à ajouter après plusieurs années.
Un dernier truc
Cette semaine je n’ai pas de dernier truc à vous dire. Mais vous vous pouvez me dire ce que vous pensez de la newsletter. Des choses à changer ?
Merci pour cette sympathique newsletter ! Pour l'immobilier, j'ai déjà vu un article qui envisageait déjà froidement des reconversions massives de bureaux en logements pour essayer de sauver les meubles. Comme si c'était si facile... Surtout à La Défense !
Depuis 2019, les chauve-souris sont très impopulaires. Que va devenir Batman ?