Mangerons-nous encore de la dinde à Noël 2021 ?
Votre métier va-t-il être bouleversé par la révolution des assiettes?
Oups, encore une newsletter décalée au vendredi. Bienvenue quand même dans la newsletter de Zevillage ;-) Comme chaque semaine, nous partageons une analyse à propos d’un thème d’actualité et une synthèse de notre veille sélectionnée pour aider à comprendre et à engager la transformation du travail.
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Le podcast de la semaine
Jérôme Chemin est secrétaire général-adjoint de la CFDT Cadres, où il est notamment en charge des dossiers liés au numérique et à la qualité de vie au travail. Il est également délégué syndical chez Accenture. Il fait le point sur l’accord national interprofessionnel sur le télétravail (ANI) que les syndicats viennent de signer, ainsi que sur l’évolution du télétravail et de sa perception par les organisations syndicales. Il aborde également le phénomène du développement du travail indépendant, de la moindre protection sociale des freelances et de la transformation de l’action syndicale.
À table !
Noël c’est dans 7 dodos, je ne vais donc pas plomber l’ambiance en vous parlant encore de la Covid-19. Et puis, soyons positifs. En 2020, il s’est passé plein de choses bien, comme l'accélération des usages du numérique et de la pratique du télétravail, la mobilisation scientifique mondiale pour mettre au point un vaccin en moins d’un an, l’espérance d’une évolution favorable du management des entreprises. Et aussi le boom des circuits courts alimentaires.
Bonne nouvelle ces circuits courts. Ils traduisent nos aspirations à une meilleure alimentation, plus naturelle et moins transformée par l’industrie, avec un meilleur bilan carbone. Et, en plus, ils permettent de mieux rémunérer les producteurs que la grande distribution. Quel plaisir donc d’aller chercher chaque semaine son cageot de légumes bio chez notre voisin, ancien consultant parisien à dreadlocks reconverti dans le maraîchage en permaculture.
Sauf que. Sauf que le gros business de l’alimentation est ailleurs. La contrainte de l’augmentation de la population (7 Md d’habitants sur la planète aujourd’hui et 9 Md dans 30 ans) et d’une production alimentaire moins énergivore nous poussent vers une “transition alimentaire”. Ce qui devrait se traduire par la fin de l’élevage animal au profit d’une alimentation qui repose sur les protéines végétales et sur des biotechnologies de rupture. Elles devraient nous fournir une alimentation cellulaire (steacks créés à partir de cellules souches par exemple) et à base de micro-organismes.
Vous imaginez la transformation des secteurs de l’agriculture et de l’alimentation ! Avant que les éleveurs bovins transforment leurs exploitations en élevages de sauterelles et de vers blancs et que la filière se reconvertisse, il va se passer un peu de temps. Sans compter le “temps d’acceptation” de ces changements alimentaires par la population.
Quel modèle voulons-nous ?
Heureusement, si je puis dire, pour les partisans du changement, les intérêts économiques en jeu sont immenses. Et les technologies se précipitent sur ce secteur. Il y a quelques années, les startups se développaient autour de l’optimisation de l’agriculture actuelle. Aujourd’hui, les vannes sont lâchées et les biotechs explosent. Pour le meilleur mais aussi pour le pire.
Les intérêts financiers sont tels qu’il faut un peu nous forcer la main pour changer de modèle. Et la gentille association L-214 qui dénonce les mauvais traitements faits aux animaux en jouant sur nos émotions, cacherait des motivations moins avouables au service, entre autre, de la viande in vitro. Un boulevard à startups sur lequel on retrouve aussi des financiers comme le trio Niel-Grandjon-Simonicini et la grande distribution qui trouve ses intérêts à vendre des oeufs de poule à prix d’or.
Que pèsent les partisans d’une agriculture de paysans dans ces projets ? Pas lourd. Sans compter que l’image du bon paysan à la vie simple n’est pas toujours dénuée d’arrière-pensées. Alors profitez bien de votre repas de Noël en famille tant qu’il est encore temps. Quant à savoir si vous confinez papy et mamie à la cuisine, c’est vous qui voyez.
ZeQuote
« Avant la pandémie de COVID-19, seuls 7 % des professionnels en activité bénéficiaient d'un avantage flexible sur leur lieu de travail. Cependant, la technologie disponible aujourd'hui a permis d'améliorer la connectivité et l'efficacité du travail à distance. Et comme 42 % de la main-d'œuvre américaine travaille désormais à domicile, il est prouvé que les activités des entreprises ne dépendent pas d'un bureau. »
Chris Ellis dans CMS Wire (en anglais)
Vite dit
👉 Chats et télétravail, un de nos sujets favoris. Mais pourquoi font-ils tout pour nous déconcentrer ? Voilà enfin la réponse.
👉 Pas d’effets du vaccin avant la fin du 1er trimestre 2021. Selon Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique, “pas de retour à la normale avant l’été”. J’avais dit que je ne parlerais pas de la Covid mais il ne faut pas se mentir quand même. Et puis, elle s’est installée dans nos vies.
👉 Nous serions indéfectiblement attachés à la voiture selon une enquête du Cetelem dans 15 pays. Y compris les jeunes réputés moins pro-auto. Les moyens de transports “doux” progressent mais les infrastructures sont défaillantes. Rien n’est simple.
👉 La reconversion professionnelle de l’ancien député et secrétaire d’Etat Frédéric Lefebvre est doublement courageuse. D’abord il a réussi à quitter la politique et ensuite il entreprend dans le secteur en crise de la presse papier en relançant Pif magazine. Chapeau.
👉 Les chief happiness managers dépriment avec la pandémie. On veut bien les croire mais ils jurent pourtant être utiles. Sans rire ?
👉 Les managers participent, en moyenne, à 12 réunions par semaine. En présentiel c’était déjà pénible. Sur Zoom ou Teams c’est carrément insupportable. Faut-il en finir avec les réunions ?
👉 Plus d'un fonctionnaire sur deux estime que les personnes en télétravail « sont considérées comme des planqués ». Encore un effort pour moderniser le management dans les fonctions publiques ?
Avant de partir
C’est fini pour cette semaine. Zevillage fait une pause et nous nous retrouvons le 7 janvier. D’ici-là reposez-vous, choyez vos proches et faites gaffe au virus. Et gardez votre curiosité ainsi que votre sens du merveilleux comme le ravi de la crèche. Joyeux Noël et un bon début d’année.
Un dernier truc
Cela vous dirait de nous retrouver régulièrement pour discuter, échanger, s’entraider et même apprendre ? Pas tout de suite dans le vrai monde en dur mais déjà quelque part en ligne ? Dites-nous ci-dessous, vous avez sûrement des idées.