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On le craignait, le confinement est de retour. On en comprend la motivation au vu de la situation sanitaire mais on entrevoit les dégâts psychologiques et économiques qu’il va engendrer, en particulier dans les petites entreprises et chez les indépendants. Et parmi les mesures du gouvernement, le télétravail n’est pas rendu obligatoire alors qu’il est une mesure simple et efficace de distanciation. Demi-mesure destinée à sauver le business du bureau ?
Faut-il faire confiance à ses salariés ?
Le télétravail est un extraordinaire révélateur du degré de confiance accordé par les managers à leurs collaborateurs. Et, comme un escalier se balaie en commençant par le haut, leur position reflète la vision des dirigeants.
Le degré de confiance se traduit d’abord dans la manière de contrôler le temps de présence au bureau. Cette culture du présentiel vient de loin, de l’unité de lieu, de temps et d'espace du travail au centre de l’organisation du travail née au XIXe siècle par nécessité.
Beaucoup de dirigeants et de managers ont conservé cette conviction qu’on ne travaille bien qu’au bureau. Il n’y a qu’à voir la proportion d’entreprises qui ont imposé le retour au bureau après le déconfinement du printemps.
Cela commence avec la pointeuse qui lie le temps de présence sur le lieu de travail au paiement du salaire.
Mais cela peut être pire et virer carrément au flicage des salariés. Tant qu’on y est, puisqu’on ne leur fait pas confiance, autant les surveiller de près s’ils télétravaillent.
Les prestataires sont nombreux et imaginatifs : monitoring des écrans, captures d'écran régulières, surveillance de la navigation web, time tracking, analyse de la productivité, surveillance des emails, connexion toute la journée en visio pour surveiller le télétravailleur, enregistrement des mouvements de la souris et de la frappe sur le clavier…
Bien-sûr le contrôle des salariés est encadré par la loi qui est claire. Mais ce flicage est-il la bonne solution ? N’est-il pas plutôt une grosse erreur philosophique et psychologique ?
La confiance n’exclut pas le contrôle
Observez : dans une conversation où vous parlez de management par la confiance, immanquablement, vous trouverez toujours un interlocuteur pour vous couper et dire : “La confiance n’exclut pas le contrôle”.

Certes, c’est une évidence. Pour que le télétravail se passe bien, il faut fixer des objectifs à ses salariés et ensuite évaluer ces objectifs et la performance des collaborateurs.
Mais le contrôle mal pensé et mal géré est extrêmement contre-productif : il tue la confiance ! En effet, la confiance est « un état psychologique se caractérisant par l'intention d'accepter la vulnérabilité sur la base de croyances optimistes sur les intentions (ou le comportement) d'autrui ». Donc, le message envoyé aux salariés par un contrôle de présence au bureau (pointeuse) ou à domicile, un contrôle de l’activité du collaborateur sur son ordinateur est “Je ne vous fais pas confiance”. Ce qui tue la réciprocité de la confiance des salariés envers l’employeur.
Et, en plus, ce type de contrôle ne dit rien de la qualité du travail. Alors, pour faire évoluer les mentalités, les modèles mentaux, il faut se poser la question des priorités quand on est dirigeant ou manager : “ Qu’est-ce qui compte vraiment pour moi, les horaires en présentiel ou la qualité des livrables ?”. Et, pas de panique, la confiance se pilote aussi à distance.
Et rien de tel qu’un atelier participatif pour vous aider à avancer dans vos réflexions.
Home working
Remontez-vous le moral avec cette ligne de vêtements conçue pour le télétravail.
Vite dit
👉 Un espace de coworking fermé de force au Québec malgré les autorisations d’opérer en confinement. Et chez nous ?
👉 Est-ce d’une stratégie dont votre organisation a besoin ? Surtout pas, c’est dangereux ! Cela faisait longtemps que nous n’avions pas posté un billet de Philippe Silberzahn.
👉 “Il y a un bonheur du bureau” : un ethnologue contre la “tyrannie du télétravail”. Vous avez observé une tyrannie du télétravail vous ?
👉 Au Danemark on quitte tôt le travail et l’environnement de bureau n’est pas moche. Témoignage d’un expat’.
👉 C’est ballot de se priver de confiance et de de télétravail : on télétravaille plus et mieux en télétravail. Et toc.
👉 La crise sanitaire a-t-elle engendré une mutation des espaces de travail ? Vidéo en 3 parties avec nos amis de Neo-Nomade, experts du sujet ;-) Voir aussi sur ce sujet du bureau post-Covid-19 ce long article de Fred Cavazza.
👉 Boond manager, un éditeur d’ERP français, expliquait il y a presque deux ans comment ils travaillaient en full remote (100% télétravail). De quoi entretenir les pires phantasmes de quelques patrons que je connais…
Et voilà, c’est fini pour cette semaine. Mais, avant de se quitter, un petit vent d’air frais et de liberté en vidéo pour soutenir le moral des confinés.
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