Les robots vont-ils payer nos retraites ?
Le déclin démographique des pays développés favorise l'automatisation et le seul travail ne suffit pas à financer les retraites. Pas étonnant qu'il y ait débat sur le sujet.
Bienvenue dans cette nouvelle Newsletter de Zevillage. Je suis Xavier de Mazenod. Je vous envoie chaque jeudi, dans votre boîte mail, des idées et des trouvailles pour comprendre ce que nous réserve le futur du travail et pour vous aider à travailler mieux et vivre mieux.
C’est bien beau le travail mais il ne va pas suffir à financer nos retraites ? On peut en douter.
Le Forum économique mondial vient de publier le Rapport sur l’avenir de l’emploi 2025 qui rassemble le point de vue de plus de 1 000 employeurs mondiaux représentant collectivement plus de 14 millions de salariés. Si vous n’avez pas le courage ou le temps de lire ces 190 pages, Andy Spence en a publié un résumé commenté.
Un point m’a particulièrement frappé : “Les économies à revenu élevé vieillissantes et dotées d’une main-d’œuvre en diminution pourraient de plus en plus se tourner vers une automatisation plus poussée pour contrebalancer certaines de ces tendances démographiques.” La France est dans ce cas de figure, et nous devrions, en toute logique, compenser le manque de main d’œuvre par une forte automatisation. Les robots vont payer nos retraites avec les prélèvements sur leurs salaires ? : il ne faut pas y compter.
Antoine Foucher vient de publier un livre, Sortir du travail qui ne paye plus qui aboutit aux mêmes conclusions. Le niveau de vie était en croissance constante depuis 1945 mais aujourd’hui le travail ne permet plus aux salariés de vivre mieux. Pour résumer, malgré leur augmentation régulière, les prélèvements obligatoires sur les salaires ne suffisent plus à financer la protection sociale. Alors, que faire ? “Les deux mamelles du travail qui paie sont donc l’industrie et la compétence. Sauf qu’avant que cela [l’amélioration] touche des millions de Français, il faudra vingt ans, explique-t-il". Il plaide aussi pour un déplacement de la taxation des salaires vers une plus forte taxation des héritages.
Un point de vue qui requiert une acceptation par la société et une mise en œuvre politique. Et là, on est mal barrés.
👀 Stay home
Une étude récente montre que les Américains passent nettement plus de temps à la maison, une tendance qui a commencé bien avant la pandémie. Cela va être dur pour les stratégies de retour au bureau…
😎 Proche mais distant
La chaîne japonaise de magasins de proximité Lawson va faire travailler des employés à distance en Suède pour servir ses clients de fin de soirée via des avatars numériques.
😖 Faites attention !
Aux États-Unis, l’attention au travail a été divisée par trois en vingt ans. Les salariés n’arrivent plus à se concentrer, sans cesse dérangés par un téléphone qui sonne, un réseau social, une lumière, un bruit ou une nouvelle chose à faire. Voilà la solution.
👍 No return
Des entreprises comme Bluesky, H&R Block, et d’autres, élaborent de nouvelles stratégies de travail flexible, alors même que d’autres rappellent leurs salariés au bureau.
😱 Eliminating the human
La start-up technologique Artisan mène depuis un mois à San Francisco une campagne publicitaire qui critique les travailleurs humains et vante les mérites des IA en l'entreprise.
☠️ Nous nous vîmes trois en arrivant au port
Selon Bill Gates, seuls trois secteurs résisteront face aux perturbations de l'IA : l'énergie, la biologie et la programmation du système d'IA lui-même.
🙏 C’est toujours tendance
Quitter Paris pour retourner vivre dans son territoire d'origine ? Pauline Rochart en a fait un livre qui aborde tous les aspects de ce retour au pays.
Le scandale du remembrement
En France, entre 1960 et 1980 (et même jusqu’en 1990 dans certaines régions), le remembrement a détruit 750 000 km de haies vives ! Certes, il était utile de réorganiser le foncier : en 1946, la taille moyenne des parcelles était de 0,33 ha. Mais fallait-il saccager les haies, les talus, les ruisseaux, les vergers, et modifier en profondeur les paysages ?
Cette modernisation a permis une mécanisation de l’agriculture qui a apporté de la qualité de vie à de nombreux paysans et l’autonomie alimentaire du pays. Mais cette modernisation forcée et brutale a été une catastrophe écologique : perte de biodiversité et chaos dans l’habitat de nombreuses espèces, terres exposées aux vents et au ruissellement de la pluie. Sans compter les drames humains et les oppositions qui perdurent entre gagnants et perdants de ce bouleversement. La catastrophe continue aujourd’hui avec 20 000 km de haies détruits chaque année !
Le nombre de paysans est passé de 7 millions en 1946 à 400 000 aujourd’hui. Aucun autre métier n’a connu un tel choc.
Edgar Pisani, ministre de l’Agriculture de 1961 à 1969, a été le grand artisan de cette révolution foncière. Devant les excès, il devait plus tard reconnaître : “J'en suis responsable et me sens un peu coupable”.
Inès Léraud, journaliste spécialiste des questions agricoles, vient de publier une BD, Champs de bataille – L’histoire enfouie du remembrement avec le dessinateur Pierre van Hove. Un album qui retrace cette révolution en exprimant les points de vue des pour et des contre.
Vite dit
Pétition contre la semaine de quatre jours chez WWP (114 000 salariés) 🌀 Près de 6 % des Européens souffrent de syndromes dépressifs 🌀 Le grand épuisement est arrivé 🌀 2025 : l’année des clowns et de la médiocrité.
Pratique
Le télétravail a conduit à inspirer l’amélioration des espaces de travail à domicile. Un grand écran (27”) de qualité fait partie des éléments qui augmentent le confort et la productivité. On peut y connecter un ordinateur portable et profiter d’un espace de travail qui s’étale sur les deux écrans.
a publié un top 5 des meilleurs écrans pour le télétravail en 2025, qui permet de comparer les points essentiels pour le choix : taille et résolution ; ergonomie et ajustabilité ; connectivité et fonctionnalités avancées.And the winner is…
Les “gens ne veulent plus travailler” ? Ah oui, vraiment ?
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