Le télétravail est mort ? Non, je rigole...
Contrairement à une rumeur médiatique estivale, le télétravail ne régresse pas. Dans neuf grandes métropoles mondiales, d'ici 2030, il pourrait même faire perdre plus de 800 Md$ au secteur immobilier.
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"Le télétravail c'est fini" : vous avez certainement aperçu cette vague d’articles annonçant la fin du télétravail. Au moins au États-Unis où l’exemple de quelques grandes entreprises en froid avec le télétravail , toujours les mêmes, est mis en avant : Apple, Disney, Lyft, Amazon ou Zoom (oui, le Zoom qui doit son succès au travail distant pendant la Covid).
En réalité, si l’on creuse un peu ces articles moutonniers, on comprend que la remise en cause touche seulement le full remote, le télétravail à 100%. Retour en arrière qui soulève un vent de révolte chez beaucoup de salariés américains.
En France, le travail hybride entre bureau, domicile et/ou coworking, s’est installé avec une moyenne raisonnable de deux ou trois jours par semaine. Rien ne sert de se faire peur : chez nous le télétravail à 100% n’a jamais été d’actualité, sauf dans certains métiers qui s’y prêtent, comme le développement informatique.
Il est peu probable que le télétravail disparaisse complètement. Il a gagné en popularité ces dernières années en raison de ses avantages, tels que la flexibilité pour les salariés et la réduction des coûts pour les entreprises. La pandémie de COVID-19 a accéléré cette tendance. Même si certaines entreprises peuvent revenir à des modèles de travail plus traditionnels après la pandémie, il est probable que le télétravail continue à jouer un rôle important dans le monde du travail.
Certains salariés trouvent plus facile de collaborer et de résoudre des problèmes lorsqu'ils sont présents physiquement. Mais le travail à distance ne signifie pas nécessairement la fin de toutes les interactions entre salariés. A chacun de trouver la bonne combinaison présentiel/distanciel. Il n'y a pas de réponse unique.
Mais arrêtons de rigoler, le travail hybride ne va pas disparaître.
Crise immobilière à venir
En revanche, le bureau est, lui, en petite forme. Le cabinet de conseil Mc Kinsey a publié cet été une étude comparative des effets du télétravail sur l’immobilier dans neuf grandes villes dans le monde : San Francisco, New-York, Pékin, Paris, Munich, Tokyo, Shangaï, Londres et Houston (échantillon de 13 000 salariés).
La fréquentation des bureaux a diminué de 30% par rapport à l’avant-Covid. En moyenne, les personnes interrogées ne travaillent plus au bureau que 3,5 jours par semaine. Et 10% affirment vouloir démissionner si on leur supprime le télétravail. Le télétravail est parti pour durer selon Mc Kinsey, ce qui entraîne une forte baisse de la demande de surface de bureaux. Et irrite les entreprises qui ont fortement investi dans leur immobilier d’entreprise. Comme Apple dont le superbe siège social a coûté 5 Md de dollars.
La conséquence de ce changement est que le télétravail pourrait faire perdre, d'ici 2030, jusqu'à 800 milliards de dollars au secteur de l'immobilier dans les neuf villes étudiées !
La ville la plus touchée est San Francisco (entre 20 et 38% de baisse de demande selon les scénarios) et les deux moins bousculées sont Houston et Pékin. Paris limite en partie la catastrophe immobilière grâce à sa variété d’activités.
La bonne nouvelle, en particulier pour les territoires, c’est la recommandation de Mc Kinsey. Pour limiter la casse, le cabinet de conseil préconise de varier les usages des immeubles de bureaux pour enrayer la perte de valeur des immeubles et faire face à l’incertitude. Oubliez les quartiers d’affaires monoactivités, panachez bureaux, habitations et commerces. Bonne nouvelle aussi pour le bilan carbone : ce mélange limitera les déplacements domicile-travail.
🟥 À lire
Espaces vides et lieux hybrides : l’impact durable de la pandémie sur l’immobilier, étude de Mc Kinsey Global Institute (en anglais)
À contre-courant, Atlassian et Airbnb misent sur le télétravail sur Siècle digital
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Favorablement impressionné lors de la sortie du documentaire, il a aujourd’hui un regard plus lucide et plus sévère : “ Le film apparaît sous un jour bien différent, explique-t-il, ce qui incite à réfléchir aux évolutions récentes des entreprises et à ce qu’il convient d’appeler les phénomènes de modes managériales. Il repose sur plusieurs malentendus que l’on peut à mon sens qualifier d’impostures”.
🟥 Lire l’article de Martin Richer
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