"La semaine de quatre jours a planté ma boîte"
La mise en place de la semaine de quatre jours lui a été fatale. L'enthousiasme et le manque de préparation au changement ont disloqué le collectif de travail et fait fuir les clients.
Bienvenue dans cette nouvelle Newsletter de Zevillage. Je suis Xavier de Mazenod. Je vous envoie chaque jeudi, dans votre boîte mail, des idées et des trouvailles pour comprendre ce que nous réserve le futur du travail et pour vous aider à travailler mieux et vivre mieux.
Si vous faites partie de ceux à qui on a transmis la newsletter de Zevillage, abonnez-vous, c’est par ici, et c’est gratuit.
La semaine de quatre jours a tué son entreprise. Julien Le Corre a été l’un des premiers Français, en 2020, à mettre en place la semaine de quatre jours dans son entreprise de communication. Une décision qui a conduit… à la liquidation judiciaire de sa société en 2023 !
Après des débuts euphoriques, les choses se gâtent rapidement.
Le vendredi a été choisi comme jour off commun à tous les salariés. Travail en berne le dernier jour de la semaine dans l’entreprise. L’équipe a perdu sa cohésion, la relation-client a commencé à se distendre, d’autant que le télétravail était déjà en place. La disponibilité des salariés a baissé. Les clients ont déserté.
Les quatre journées de travail étaient chargées. Quand il y a eu besoin, exceptionnellement, de travailler le vendredi pour boucler un dossier, les salariés l’ont mal pris.
Julien le Corre a fait un livre de son histoire, Jour off – Comment la semaine de 4 jours a planté ma boîte. Il y raconte toutes ses erreurs, la mauvaise gestion du passage aux quatre jours par trop d’enthousiasme. Malgré tout, il tire des conclusions positives de son aventure.
Si c’était à refaire ? Oui, dit-il, mais dès le démarrage de la société, et avec des salariés qui ont déjà expérimenté la semaine de quatre jours.
La pertinence de la semaine de quatre jours n’est pas remise en cause pour autant.
Mais on observe que, comme pour le télétravail, le diable réside dans les détails de la mise en place.
Les entreprises qui n'ont pas de problème avec le travail hybride, ni avec l'équilibre présence/distance, sont celles qui fixent précisément les détails de l'organisation, et clairement les droits et devoirs de chacun. Sans ce préalable, les salariés risquent de perdre de vue la finalité de leur travail et le sens du collectif.
Pour faire le voyage du travail hybride, du télétravail ou de la semaine de quatre jours, il faut préparer soigneusement ses bagages.
Rouler libre, un vrai kiff
Au péage, plus besoin de chercher sa CB, sa monnaie, son ticket, d’ouvrir la fenêtre, de sortir le bras loin vers la borne, de se contorsionner, de faire la queue… Avec le Pass Ulys, on n’attend plus, on ne se prend plus la tête au péage, on roule libre.
L’application permet en plus d’optimiser ses trajets : informations sur le trafic en temps réel ; filtres par types de commerce sur les aires et disponibilité aux bornes de recharge, dans les parkings, aux stations-essence, suivi des consommations.
Le Pass Ulys c’est aussi la liberté du tarif : 2€/mois, gratuit les mois où on ne s’en sert pas.
2e info à ne pas rater
Pas d’augmentation, des vacances !
L’un des principaux fournisseurs de solutions RH pour la gestion des temps, la paie et la planification, UKG, vient de publier une étude sur le bien-être au travail dans 11 pays, dont la France, réalisée auprès de 13 000 collaborateurs de première ligne (ceux directement en contact avec les clients, fabriquant des produits ou fournissant des services).
Les résultats de cette étude révèlent une tendance préoccupante : 83 % des salariés issus de la génération Z (nés entre 1997 et 2012) se disent épuisés dans leurs fonctions. Plus d’un tiers envisage de démissionner en raison des effets sur leur santé physique et mentale, à cause d’interactions négatives avec leurs supérieurs, collègues ou clients.
Toujours selon l’étude, environ un collaborateur de première ligne sur 5 à travers le monde (19 %) indique ne jamais être reconnu par son supérieur.
L’étude souligne chez ces jeunes salariés une demande accrue de flexibilité. Ils aspirent à un meilleur contrôle de leur emploi du temps, du lieu de travail, et de la durée de leurs missions. Contraints par les exigences de présence physique, ils manifestent des besoins de flexibilité différents de leurs aînés : 58 % d’entre eux préfèrent davantage de jours de congé à une augmentation de salaire, et près de 30% seraient prêts à renoncer à une promotion en échange d’une semaine de congés payés supplémentaire chaque année.
Je n’aime pas trop ce concept de génération sociologique sur laquelle on plaque des caractéristiques de comportement. C’est arbitraire. Comme Michel Serres, je lui préfère celui de population. Il est plus souple et ne s’enferme pas dans les tranches d’âges.
Cette génération Z, pour simplifier, se comporte différemment de ses aînés dans le travail. Elle conteste les fonctionnements antérieurs d’autorité, aspire à plus d’horizontalité dans le management, donne la priorité à sa vie personnelle, exige plus de flexibilité dans l’organisation du travail. Rien qu’on ne sache déjà.
Mais l’étude d’UKG ouvre une perspective nouvelle sur ces comportements : celle des “salariés de première ligne” comme elle les nomme. Moins mobiles que leurs collègues télétravaileurs, ils sont coincés dans leur poste de travail. Mais ils aspirent aux même choses, à la même liberté. Plus qu’à une augmentation.
Les qualifier de feignants est un raccourci inexact qui sent bon le déni ou la paresse intellectuelle.
La remise en cause par cette génération du vieil ordre établi, du ron-ron de l’entreprise, est plutôt une bonne chose. Elle oblige à se poser des questions. Surtout que cette génération devrait représenter un tiers de la population active mondiale d’ici la fin de la décennie.
Ces Gen Z vous font peur ? Écoutez-les, vraiment.
👌 C’est gagné
Le chantier de réhabilitation de Notre-Dame de Paris est un succès. Grâce aux donateurs, bien-sûr, mais aussi grâce à un effort collectif exceptionnel. Les cinq secrets de cette réussite.
😱 Je ne le ferai plus, promis
Vous gaspillez des heures à peaufiner vos emails mais ils disparaissent dans le gouffre des messageries. Quels sont ces six types de mails condamnés à rester non-lus ?
🚌 Vous descendez à la prochaine ?
Comment le récit du malaise d’une passagère lors d’un trajet dans un bus parisien (la chouette ligne 72 qui longe la Seine) en dit long sur la force des organisations.
🍕 J’me casse
Vous rêvez de reconversion professionnelle. Le Larzac c’est trop ring, le maraîchage en permaculture c’est dur. Reste le food truck. À propos, ça gagne combien un pizzaiolo ?
🤔 Je cherche un freelance
Malt, la plateforme de placement de freelances, s’est mise à l’IA pour créer des listes de profils et pour aider à mieux décrire les projets. Y’a pas de raison, les recruteurs de salariés le font aussi.
🦓 À cheval ou en voiture ?
Et si les entreprises considéraient la mobilité dans la localisation de leurs bureaux ? Souvent occultée, la qualité des trajets domicile-travail est pourtant essentielle dans le quotidien des salariés.
😂 LoL
Selon une étude, plus de la moitié des publications en anglais sur Linkedin sont l’œuvre d’une intelligence artificielle générative, et c’est en grande partie la faute de Microsoft. Et en français ?
Vite dit
Les cinq États américains où les trajets domicile-travail sont les plus courts 🌀Les mutations du monde du travail : trois regards d’experts 🌀 Les frontaliers habitent de plus en plus loin de leur travail… 🌀 Avant de claquer un enfant, demandez à ChatGPT !
Think out of the box, pensez en dehors de la boîte. Une injonction facile à suivre !
Cela fait drôlement plaisir un clic sur le 🩷 ci-dessous. Cela me montre que vous êtes là, attentifs.
Vous pouvez aussi faire connaître la newsletter de Zevillage à vos amis, ou à ceux que vous aimeriez avoir comme ami. Par exemple en la faisant connaître à vos proches sur WhatsApp : c’est tout simple, il suffit de cliquer.
Vous pouvez aussi me retrouver sur Linkedin.