Il est où, il est où le travail ?
Et si l'emploi salarié, le travail comme source de revenu et financeur de la protection sociale, disparaissait ?
Bienvenue dans cette nouvelle Newsletter de Zevillage. Je suis Xavier de Mazenod. Je vous envoie chaque jeudi, dans votre boîte mail, des idées et des trouvailles pour comprendre ce que nous réserve le futur du travail et pour vous aider à travailler mieux et vivre mieux.
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La saison des marronniers est arrivée, avec ses prévisions et ses tendances pour l’année suivante. Pour changer un peu, je vous propose une réflexion sur le travail éloignée des contingences opérationnelles… et des modes.
Dans un article de sa newsletter, Andy Spence se pose la question d’un monde sans emplois. Il sous-entend sans emplois classiques de salariés. Une utopie ? La fin du travail ?
Non, explique-t-il, c’est déjà une réalité dans le monde. Six travailleurs sur dix n’ont pas d’emploi. Ils travaillent dans l’économie informelle. Ils n’ont pas de contrat de travail… ni de protection sociale. Artisans, coiffeuses, petits commerçants, restaurateurs de rue, manucures… dépendent du bouche à oreille pour vivre.
“Nous sommes tous des outsiders potentiels”
La fameuse opposition entre ceux qui profitent d’une intégration dans le système, les insiders, et ceux qui ne peuvent pas y entrer, les outsiders, a tendance à disparaître.
“Les insiders ne sont pas ceux qu’on croit : la sécurité et le revenu reposent aujourd’hui sur le capital, les compétences pointues et le réseau. Tous les autres, qui ne possèdent que la force de leur travail, sont des outsiders potentiels” écrivait Anna Fillippova il y a plusieurs années. “Mais si demain nous sommes tous outsiders, le système de solidarité taillé pour les Trente Glorieuses deviendra totalement inopérant. Il reste ainsi à bâtir un modèle de protection adapté à un système d’outsiders permanents” concluait-elle.
Et, peut-on ajouter, une protection sociale déjà menacée par une pyramide des âges inversée.
L’emploi n’est plus le problème et le système de protection sociale reposant sur les salariés non plus. Ce qui est en jeu c’est la sécurité financière déconnectée du travail. Il “ne disparaît pas, mais il doit être repensé, revalorisé et réorganisé”, toujours selon Andy Spence.
Il évoque donc quelques pistes de solutions dans cette recomposition du travail :
un revenu minimum de base garanti pour réduire l'insécurité financière lorsque les individus ne peuvent pas travailler (prise en charge de la famille, formation, maladie…)
la participation à des Organisations autonomes décentralisées (DAO en anglais), à des guildes numériques, à des coopératives de plateformes, à des communautés axées sur la carrière. Les plateformes numériques permettent déjà à des millions de personnes dans le monde de développer des sources de revenus hors de l’emploi traditionnel.
Comme Lynk, créée par une start-up kenyane, l’une des 1ère plateforme en Afrique pour la mise en relation entre travailleurs et clients.
Depuis la Covid, les interrogations sur le travail ne manquent pas : crise de sens, rébellion contre le métro-boulot-dodo, contre le management vertical, contre le manque de souplesse dans l’organisation du lieu et du temps de travail…
Mais si la question la plus importante était : le travail peut-il encore assurer sa fonction économique de source de revenus ?
Rouler libre, un vrai kiff
Au péage, plus besoin de chercher sa CB, sa monnaie, son ticket, d’ouvrir la fenêtre, de sortir le bras loin vers la borne, de se contorsionner, de faire la queue… Avec le Pass Ulys, on n’attend plus, on ne se prend plus la tête au péage, on roule libre.
L’application permet en plus d’optimiser ses trajets : informations sur le trafic en temps réel ; filtres par types de commerce sur les aires et disponibilité aux bornes de recharge, dans les parkings, aux stations-essence, suivi des consommations.
Le Pass Ulys c’est aussi la liberté du tarif : 2€/mois, gratuit les mois où on ne s’en sert pas.
Faut-il flinguer les patrons ?
Mercredi 4 décembre, à New-York, un peu avant 7h du matin, un homme abat froidement Brian Thompson, le PDG de UnitedHealthcare, le plus gros assureur santé des États-Unis, avec un pistolet muni d’un silencieux. Visiblement, un assassinat bien préparé.
Le tueur présumé est arrêté cinq jours plus tard. Pendant sa cavale, une déferlante de soutiens en sa faveur a inondé les réseaux sociaux. Des mèmes ont tourné en boucle et des produits dérivés ont même été mis en vente en ligne, reprenant le slogan gravé sur les étuis des cartouches de l’assassin : Deny, Defend, Depose, en référence aux tactiques des assureurs pour éviter les remboursements.
Pendant cinq jours, l’assassin présumé a eu son moment de gloire. Un héros digne d’Action directe ou de la bande à Baader vengeant les victimes de l’avidité du système de santé américain. Des réactions traduisant une “ultra-violence et une rage des laissés-pour-compte face à un système inique” selon Frédéric Filloux.
Finalement, une fois son identité connue, on s’est aperçu que Robin des bois n’était pas un dangereux gauchiste mais un garçon de bonne famille, éduqué et admirateur d’Elon Musk. Un geek, ancien digital nomad, qui aurait, en plus, utilisé une “arme fantôme” fabriquée en 3D.
Emma Brockes, qui a vécu aux États-Unis, écrit dans The Guardian que “la réaction étrange suscitée par l'assassinat du patron d'une compagnie d'assurance maladie est logique… uniquement aux États-Unis”.
Ouf.
😰 J’aime plus ma boîte mon administration
Une crise d’attractivité de la fonction publique, durable et d’une nature nouvelle, devrait se prolonger. Plus fort qu’Elon Musk pour diminuer les effectifs de fonctionnaires.
👍 Vive le télétravail
Neuf millions de mètres carrés de ces bureaux à louer ne sont pas occupés, dont environ un quart sont en “friche”. De quoi loger 53 000 personnes d’ici cinq ans s’ils étaient transformés en logements.
🎉J’aime ma boîte
Quelques conseils pour les cadres et managers lors des fêtes de Noël : ne soyez pas trop saoul, ne prenez pas de drogue, ne soyez pas le dernier à partir et… restez détendu au travail le lendemain.
🍔 Fooding
Pourquoi les cadres sont-ils attirés par une reconversion professionnelle dans le secteur de la gastronomie ?
🤔 L’IA, c’est pour les hommes !
Les premiers utilisateurs de l’IA sont en majorité des hommes. Un décalage qui pourrait aggraver l’écart salarial entre les sexes.
📡 Prévisions pour 2025
Je vous l’ai dit, je ne fais pas de prévisions. D’autres, comme
🌗 IA : stop ou encore
Si certains modèles économiques de l’intelligence artificielle sont plus fragiles qu’on ne le pensait, les fondamentaux restent solides. Le développement pourrait être ralenti. Pas stoppé.
Vite dit
Reprendre le contrôle de nos assiettes 🌀Plaisir de bobo néorural ou fine observation ? 🌀 Le diplôme compte moins pour le recrutement. Sauf dans la santé 🌀 Derrière l’exploit de Notre-Dame, deux amères leçons sur l’excellence française !
MagicBot, les robots humanoïdes de la société chinoise Magiclab, ont récemment été déployées sur des lignes de production pour effectuer des tâches telles que l'inspection des produits, le transport des matériaux, l'assemblage de précision, la lecture de codes-barres et la gestion des stocks.
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