Génération Z : parlons-leur gentiment
Une idée toute faite voudrait que les jeunes de la Génération Z soient difficiles à manager. Ils ne supporteraient, entre autre, pas les critiques au travail. Il suffit juste de savoir s'y prendre.
Bienvenue dans cette nouvelle Newsletter de Zevillage.
Vous êtes en mode “viaduc”, je suppose, ce jeudi - et le suivant - et vous avez la tête ailleurs qu’au boulot (sauf si vous êtes freelance, d’astreinte ou de permanence). Cette newsletter, ainsi que la suivante, adopte un mode allégé. Ce qui me permettra aussi de profiter de ces week-end prolongés.
Je suis Xavier de Mazenod. Je vous envoie chaque jeudi, dans votre boîte mail, des idées et des trouvailles pour comprendre ce que nous réserve le futur du travail et pour vous aider à travailler mieux et vivre mieux.
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Édito plus court
Vous avez dit ingérables les “Gen Z” ?
Les jeunes de la Génération Z, les “zoomers” nés entre 1997 et 2010, ont la réputation d’être difficiles à manager au travail. On prendra avec prudence ces classifications sociologiques qui appliquent à toute une génération des caractéristiques uniques. Mais, toutefois, on observe quand même des traits de caractère générationnels.
Plus rebelles, plus attachés à la qualité de la vie, plus exigeants sur les conditions de travail, en quête de sens, hostiles aux organisations hiérarchiques, les zoomers refuseraient aussi toute critique de leur travail.
Cette idée reçue est fausse selon un article du Washington Post commentant une étude de Gallup : les Gen Z accepteraient les critiques, à condition qu’on s’y prenne bien avec eux !
Car ils refusent d’obéir sans comprendre. Ils apprécient donc des commentaires opportuns, collaboratifs, empathiques et équilibrés. Et comme ils sont nés avec le Web, ils sont familiers d’un accès instantané à l’information. Les critiques sur leur travail ne doivent donc pas attendre des semaines.
“ Ils veulent être eux-mêmes au travail, explique l’auteure de l’article, sentir que leur voix compte et que leurs managers font preuve d'empathie et investiront dans des relations avec eux. Ils apprécient également le contexte expliquant pourquoi les choses devraient être faites de certaines manières.”
Vous les sentez mieux maintenant ? Sinon, apprenez à les managers par le “vide encadré”.
2e info à ne pas rater
Lettre ouverte pour les 35 ans du Web
Nous nous servons du Web tous les jours, pour travailler, pour apprendre et… pour tant d’autres choses. Quel bonheur ! Mais comment ne pas partager les inquiétudes de Tim Berners-Lee, co-inventeur du Web, déçu par sa créature.
Il a donc rédigé une lettre ouverte dans laquelle il liste les problèmes et propose quelques solutions. Je vous résume.
Le Web a été inventé il y a 35 ans avec l'intention de permettre la collaboration, de favoriser la compassion et de générer de la créativité. Au cours de la dernière décennie, le Web a plutôt contribué à l'érosion de ces valeurs en raison de la centralisation des plateformes et de la révolution de l'IA.
Il y a deux problèmes, clairs et liés, à résoudre. Le premier est l’ampleur de la concentration du pouvoir, qui contredit l’esprit décentralisé initialement envisagé par Tim Berners-Lee. Cela a segmenté le Web pour garder les utilisateurs accrochés à une seule plateforme afin d'optimiser les profits.
Ce problème est aggravé par le second : le marché des données personnelles, a exploité le temps et les données des gens avec la création de profils approfondis qui permettent une publicité ciblée. En fin de compte, un contrôle sur les informations fournies aux gens à partir du contrôle des informations fournies par les gens.
La solution : le Solid Protocol, un web décentralisé qui permet de restituer la valeur perdue et de rétablir le contrôle sur ses données personnelles en fournissant à chacun son propre "magasin de données personnelles en ligne". Cette approche du POD (Personal Online Data) a commencé à prendre racine en Flandre, où chaque citoyen dispose désormais de son POD.
Tim Berners-Lee propose aux citoyens, aux entreprises et aux gouvernements, de s’impliquer dans cette refondation du Web à l’aide du Contrat pour le Web, “un plan d'action mondial pour rendre notre monde en ligne sûr et responsabilisant pour tous”. Une démarche qu’il soutient avec sa Web Foundation.
Vous savez ce qu’il vous reste à faire : signer le Contrat pour le Web ;-)
Sondage
🟥 Dans votre grande sagesse, lors du sondage de la semaine passée, vous avez majoritairement manifesté votre méfiance à l’annonce du plan anti-paperasse du gouvernement. À la question Que pensez-vous du plan de simplification administrative ?, vous vous êtes prononcés à 78% pour la réponse Trop bien, mais j'attends de voir.
Il semblerait que vous soyez dans le vrai. Le sociologue Christian Morel, spécialiste des “décisions absurdes”, a donné une interview au Point (réservée aux abonnés) dans laquelle il affirme que la réforme est vouée à l’échec car “sortir de l’enfer des normes exigera une révolution culturelle”. Vous pouvez retrouver son argumentation dans cet autre article.
La cause annoncée de cet échec : un amour de la paperasse provoqué par une passion pour les règles. “Nous partageons l’idée, explique-t-il, qu’en encadrant la réalité par des règles, on peut tout anticiper, tout prévoir. Or, la réalité, complexe, porte en elle une part irréductible d’incertitude.”
On n’est pas sortis de l’auberge.
🔨 Toi aussi aménage ton bureau flexible
Cela fait un moment qu’Ikea a compris le marché du travail à la maison. Le roi du mobilier en kit est passé à la vitesse supérieure avec la gamme “Mittzon système” pour aménager des bureaux flexibles “qui contribuent à réduire le stress et stimulent la productivité et la créativité”. Jolies séances de team building en perspective pour les installer. Et si vous avez de jeunes enfants à la maison, je vous recommande cette cloison fermée pour télétravailler ;-)
😁 Un biais rigolo
Le “biais de révision” est encore un petit tour que nous joue notre cerveau. Nous aurions une préférence marquée pour les idées ou les objets qui ont été remaniés ou modifiés. Très utile si vous souhaitez vendre quelque chose. Démonstration.
👩 Femmes invisibles en lumière
À La Perrière (Orne), le musée du filet brodé et perlé a ouvert ses portes. Il met en avant l'histoire de ce village aux 200 filetières, et nous emmène sur les traces de ces femmes de l'ombre, longtemps oubliées. Originalité : la communauté de communes à l’origine du projet a tenté une campagne de soutien (autrement appelée crowdfunding, sur KissKissBankBank.
Et voilà, c’est fini pour cette semaine.
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