Facebook, tronçonneuses et barbecues
Le gouvernement s'attaque à la France moche. Très bien, bonne idée. Mais si on dépassait les visions sombres, pessimistes et caricaturales de nos terroirs ?
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Le 11 septembre dernier, le gouvernement a annoncé un plan de lutte contre “la France moche”, ces 1500 zones commerciales qui défigurent les périphéries des métropoles comme des petites villes.
Dans une premier temps, une enveloppe de 24 millions d’euros est débloquée pour une expérimentation dans une vingtaine de zones commerciales, avant une généralisation de la rénovation.
Ces zones symboles de la consommation de masse des années 60 ont toujours la faveur des Français, même s’ils les trouvent moches et qu’ils les fréquentent de moins en moins. C’est pourtant là qu’ils consomment le plus, avec 72% des dépenses du pays.
Pourtant, ces zones, à l’esthétique contestable, sont un non-sens écologique : bâtiments passoires thermiques, terres agricoles artificialisées et bitumisées. De plus, l’installation à la périphérie des villes - contrairement à d’autres pays-, implique le “tout voiture” pour y accéder.
Effet collatéral : la fréquentation des clients pousse les commerçants à s’installer dans ces zones périphériques, au détriment des centre-villes.
Ces zones commerciales sont l’un des symboles de la France périphérique et rurale, comme les ronds-points. Ce sont des lieux de rencontres, des zones de chamnadise où se retrouvent aussi les ruraux.
Ces marqueurs sociologiques sont apparentés à l’usage intensif de Facebook ou du Bon coin à la campagne. Beaucoup d’urbains assimilent cette vision à la posession de maisons individuelles (avec barbecues dans le jardin).
On pourrait y ajouter la tronçonneuse, emblème rural méconnu. Dans un article du Point sur l’exode urbain, Clément Pétrault citait en 2021 un maire rural normand : “Un Parigot, c’est quelqu’un qui n’a pas de tronçonneuse chez lui”.
Cette “France profonde” mal connue des urbains, quasi-invisible si l’on n’y vit pas, cumule les difficultés. Cela a été observé, étudié et rapporté de nombreuses fois, de Christophe Guilly à Jérôme Fourquet et Jean-Laurent Cassely.
Caricaturée, traitée moins bien que les métropoles, cette France vit sous le radar des pouvoirs publics. Quelques opérations symboliques comme la délocalisation d’un conseil des ministres en province ou des visites éclair de présidents de la République ou de ministre.
Mais cette France-là vaut mieux que son apparence. Derrière le spleen, la colère des ronds-points ou la résignation, elle travaille, innove, invente et se prend en charge.
Je vous en reparlerai prochainement.
🟥 À lire
On fait quoi des campagnes maintenant ?, newsletter de Zevillage
La "France moche" : comment transformer des zones commerciales comme celle de Barentin, sur France 3
La dégringolade dans les chaînes et commerces de centre-ville, sur Xerfi
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😱 Crise d’identité
Le réchauffement climatique bouscule l’identité culturelle des régions (article du Monde, payant). De la culture à l’agriculture en passant par la gestion de l’eau et des paysages naturels, les régions, cheffes de file de la transition, vont devoir s’adapter dans les décennies à venir.
🧑🎓 Crise de vocations chez les profs
En 2023, plus de 3100 postes d’enseignants ouverts aux concours n’ont pas été pourvus. Une Grande Démission dont Laetitia Vitaud analyse les raisons.
🥲 Bye bye le travail
La société du travail disparaît : travailler ne permet plus de changer de niveau de vie, et la richesse est majoritairement due au hasard de la naissance, et non plus au mérite individuel.
⚔️ Faudrait se mettre d’accord
Télétravail en Espagne: décalage croissant entre ce que veulent les salariés et les patrons. Les Espagnols souhaiteraient télétravailler deux fois plus de jours que ne le prévoient les entreprises.
💪 Bras de fer sur le télétravail
Sur le même sujet qu’en Espagne, un long article du Nouvel économiste. Les patrons veulent que tout le monde revienne au bureau. Pas les salariés.
✌🏻 Obama, président !
Dans Working : What We Do All Day (à découvrir en quatre épisodes sur Netflix), Barack Obama part à la rencontre de l’Amérique au travail et découvre les rêves, les difficultés et les sacrifices d’une fresque de travailleurs et travailleuses.
✋ Au revoir président
Ne soyez pas pris au dépourvu lorsque vient le temps de quitter le travail que vous détestez. Voilà une to do list pour bien vous y prendre.
Perchissime
Amélie Dagues édite le podcast Laisse béton qui aide les citadins à réaliser leurs rêves de vie au vert. Elle a récemment publié une tribune pour la newsletter de Zevillage.
Amélie vient de lancer un magazine audio hebdomadaire, Perchissime, consacré à la région du Perche qui s’étend de l’Orne au Loir-et-Cher, en passant par l’Eure-et-Loir et la Sarthe. Son ambition est de publier des témoignages d’habitants sur la manière dont ils contribuent à la vie du territoire. En octobre, elle ajoutera, une fois par semaine, un podcast pratique sur la vie dans la région. Et peut-être bientôt une newsletter.
Le point sur les réunions
Le magazine le Point consacre un dossier… aux réunions en entreprise. Dans une interview, Philippe Silberzahn introduit un peu de complexité sur le sujet. Les réunions ne sont pas intrinsèquement mauvaises, elles peuvent servir à protéger les managers. Les supprimer sans se poser la question de leur rôle fera réapparaître les problèmes autrement.
Dans un autre article, le dossier propose un guide pratique pour organiser ses réunions sur la base des recommandations d’Elon Musk à ses salariés, et à celles du spécialiste du management, Steven G. Robergelberg. Bien entendu, Musk est direct et radical : “Quittez une réunion si vous n'y contribuez pas. Votre présence est inutile. Il n'est pas impoli de quitter une réunion. Mais c'est impoli de faire perdre du temps aux gens.”
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Vite dit
On dirait bien que c’est reparti pour le télétravail bashing 🌀 La marche, un outil puissant de transformation 🌀 Et votre routine de repos, vous y pensez ? 🌀 Et si on retournait vivre en ville ?
Si vous êtes perdus ou si vous vous sentez seuls, téléchargez l’appli Text with Jesus, l’application qui utilise ChatGPT pour parler avec Jésus.
Qui a dit que l’IA ne servait à rien ? Problème, Il ne parle qu’anglais.
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