Et si le bureau n'était pas le paradis qu'on nous vend
Bienvenue dans cette nouvelle livraison de la newsletter de Zevillage pour vous aider à repenser et à transformer le travail.
Chaque semaine, nous vous partageons une analyse à propos d’un thème d’actualité et une synthèse de notre veille sélectionnée pour vous.
Si vous n’êtes pas encore abonnés à cette newsletter, c’est là :
Métro-bureau-dodo
Décidément, le “monde d’avant” traîne des pieds, freine des 4 fers. Cette semaine on apprenait que le télétravail “représentait un énorme risque d’isolement pour le salarié” et même qu’il rendrait sourd ! Il paraîtrait aussi qu’il fait tomber les avions mais comme ils ne volent plus on ne peut pas vérifier.
Rien de tout cela au bureau. On n’y devient pas sourd, on n’est pas isolé, le travail statique devant notre ordinateur ne nous fait pas mal au dos et on ne fait pas tomber les avions.
Oui mais. Je trouve qu’on a un peu oublié l’enfer du bureau qu’on nous décrivait. L’open space qui nous tuait. Vous vous souvenez des cet univers de contrôle et de surveillance ?
Vous avez oublié la pointeuse, le métro-boulot-dodo, la course dans les transports, le bruit, la clim qui enrhume, le chef qui tapote sa montre pour bien marquer vos 5 minutes de retard, j’en passe et des meilleures.
A ce propos je vous recommande vivement l’excellente émission de France culture (podcast et texte) sur les riches heurts du bureau, avec l'ethnologue Pascal Dibie qui s'est penché sur la longue histoire du bureau, à la fois meuble, pièce, institution et activité professionnelle et sociale.
Au théâtre ce soir
Plus dramatique, vous avez aussi oublié les burn out et les suicides ? Dans cet article, le NPA pointe et cite des statistiques du mal-être profond et généralisé des salariés (avant la vague du télétravail). On peut leur laisser leur analyse trotskyste des causes ou s’amuser à les comparer avec les joyeusetés de la vie de bureau soviétique mais les chiffres sont là.
Sans aller jusqu’à ces extrémités, qui n’a jamais eu l’impression de vivre au travail une vie d’écureuil galopant dans sa roue ? Avec des rites, des jeux de pouvoir, des cours, des fausses relations et du lien social artificiel ?
Au bureau, je dois jouer mon rôle et ma parole n’est pas libre. Je ne dois pas quitter trop tôt le bureau pour ne pas être jugé, je dois être - au moins en apparence - toujours performant et joignable, et parfois même, je dois être heureux. D’ailleurs un manager spécialement dédié s’en occupe.
Je dois suivre les modes (collectif oblige) et parler la langue de ma tribu, comme celle-là :
J’arrête-là, la mémoire vous est revenue. Il ne s’agit pas de d’être aussi caricatural avec le bureau que certains le sont avec le télétravail. Mais simplement de rester lucide.
L’enjeu c’est de réussir la mutation de son entreprise ou de son administration pour être le plus productif en offrant la meilleure qualité de vie possible à ses salariés ou agents. De trouver la meilleure combinaison possible pour assurer une continuité du travail quel que soit le lieu où on l’exerce. Au bureau, en mobilité, à la maison ou dans un tiers-lieux. Et là on peut vous aider.
Le tweet de la semaine
La Défense est vide ! Questions de fond à se poser, non ?
Vite dit
👉 Salariés à temps partagé et télétravail : une combinaison qui fonctionne. Interview de Jean-Luc Connan, directeur d’un groupements d’employeurs à l’occasion de la Journée de l’emploi partagé.
👉 Bruneau, le vendeur de matériels de bureau bien connu, a un sens aigu de l’adaptation : il propose des “packs télétravail” pour s’équiper à la maison. C’est qui qui paye ? L’entreprise bien-sûr, responsable da la santé et de la sécurité de ses salariés sur le lieu de travail.
👉 Comment piloter la confiance à distance : une vraie question de fond dans un contexte de télétravail développé et chaotique.
👉 Vous avez aimé les vidéos de Trip and Tyler qui caricaturent les audio et vidéo-conférences ? Vous adorerez les pires situations de “visio” de cette mini-série.
👉 C’est injuste et c’est une nouvelle conséquence de la Covid-19 : les robots ont plus la cote que les managers.
👉 Au rythme actuel, l’écart salarial hommes-femmes en Europe ne disparaîtra pas avant 2104 ! Un siècle pour une évolution qu’on peut décider là maintenant tout de suite. Si on le veut vraiment.
Voilà, c’est fini pour cette semaine. Pensez à partager l'info avec vos amis ! et à vous abonner à cette newsletter si vous venez de la découvrir ou même à laisser un commentaire :