Cahier de vacances

La pause d'été c'est le moment du lâcher-prise et du temps de la réflexion. On fait le point sur la vie. Mais, on ne se refait pas : c'est aussi l'occasion de faire le point sur la vie au travail.

Bienvenue dans cette nouvelle Newsletter de Zevillage. Je suis Xavier de Mazenod. Je vous envoie chaque jeudi, dans votre boîte mail, des idées et des trouvailles pour comprendre ce que nous réserve le futur du travail et pour vous aider à travailler mieux et vivre mieux.

Cette édition de la newsletter est la dernière de la saison. Je vous souhaite de passer de belles bonnes journées d’un bel bon été. Et on se retrouve en septembre. ⛱️

Photo de Benoît Deschasaux

C’est la période des vacances ou, tout du moins, du ralentissement de l’activité. Avant de passer en mode “bonnes résolutions” de la rentrée, je vous propose un petit devoir de vacances : une réflexion sur la manière de provoquer un changement de fond du monde du travail. Pour commencer : quels sont les objectifs principaux à atteindre ?

Il ne s’agit pas d’imaginer le futur du travail. Il s’agit de choisir ce que nous voulons qu’il soit. Depuis presque cinq ans, semaine après semaine, j’épingle scrupuleusement pour vous les défauts de nos organisations de travail. Mais je n’ai, jusqu’ici, jamais fait la synthèse de ces observations - certes constructives 😀 - pour ouvrir, après des pistes, des autoroutes du changement.

Un article de George Kassar sur les signes du management toxique apporte lui aussi quelques pistes analyse tout ce qu’il ne faut pas faire. Mais, sans entrer ici dans les détails comme lui, faute de place, on peut lister les principaux domaines à faire évoluer.

• Première piste : le temps de travail. Faire venir, et partir, tous les salariés à la même heure, au même endroit, est aujourd’hui une insulte au bon sens. Est-ce vraiment utile et efficace de se rendre au bureau cinq jours par semaine ? Non, nous le savons. Tout le monde l’a constaté à partir du premier confinement en 2020. C’est pourquoi je me posais la question la semaine dernière : comment se fait-il que le télétravail soit encore un problème ?
  Est-ce utile de pointer tous à la même heure ? Non. La première conséquence est de nous jeter tous ensemble sur les routes ou dans les transports en commun.
  Ce conformisme managérial est grave : il complique les déplacements domicile-travail (et entraîne des divorces). Il impose des infrastructures et des types d’habitat entièrement tournés vers ces pratiques.

• Deuxième piste : le type de management. Entreprise structurée en silos, management hiérarchique, absence de participation aux décisions : on peut comprendre la nécessité de cette organisation lors de la révolution industrielle au XIXe siècle. Il fallait alors venir vers le lieu de production et ensuite rationaliser le fonctionnement. Le taylorisme s’est révélé plus efficace pour la productivité. Mais il oublie juste le facteur humain. Et le facteur humain prend une dimension nouvelle dans les générations actuelles.
  La demande actuelle : réduire les échelons administratifs, faciliter l’expression des collaborateurs, leur participation aux décisions. Cela améliore le climat social, la fidélisation des salariés et, au bout du compte, la productivité.
  Les syndicats ont un rôle à jouer dans ce nouveau monde. En sont-ils conscients.

• Troisième piste : la finalité de l’entreprise. Est-il malin de manger notre capital commun ? Je parle du capital environnemental dans une économie extractive. Toujours plus (Drill baby, drill) dans un monde fini est-ce bien raisonnable ?
  Et pourquoi se soucie-t-on si peu dude la place de la nature dans l’entreprise et l’économie ? Récemment encore, cette question suffisait à vous faire passer au mieux pour un vieux hippie, au pire pour une espèce de punk à chien (coucou Frantz). Mais le sujet monte dans l’actualité (recoucou Frantz).
  C’est bien de se soucier des normes environnementales, d’appliquer correctement la loi. Mais il y a largement matière à une réflexion plus complexe : l’entreprise sert à quoi et quelle est sa finalité.

• Quatrième piste : l’autonomie et l’entrepreneuriat. Officiellement, nous sommes un pays de cocagne pour les entrepreneurs. Certes, nous les aimons mais nous les tuons jeunes en les étouffant, ou en dressant des murs devant elles. Par ailleurs 30 000 entreprises par an meurent, faute de repreneurs. Comment donner une réelle autonomie aux indépendants dans un monde économique centré sur le salariat ? Et comment améliorer l’intégration des freelances dans l’entreprise ?

Voilà une synthèse rapide pour aider à réfléchir pendant cet été. Chacun fait comme il veut, mais il me semble que le fil conducteur de ces changements est la liberté. Avec son corollaire, la confiance.

Je serai ravi d’en parler avec vous, ici ou en particulier.

👻 Tu me vois, tu me vois plus
Selon une étude Indeed, les salariés qui utilisent l'intelligence artificielle pour les aider dans leur travail tendent à le faire en cachette. Avec l’IA en entreprise c’est toujours “le bordel mon adjudant”.

😱 Complètement zinzins
Savez-vous qu’il existe des groupes de soutien “Dépendance à l'IA”, où les gens tentent d'arrêter de parler aux chatbots ? Avec le Minitel, au moins on était tranquille, on n’avait pas envie de lui parler.

😭 Télétravail : la promesse brisée
Certaines entreprises amorcent un virage inattendu : elles réduisent le télétravail pourtant largement adopté et plébiscité depuis la crise sanitaire.
Entre flexibilité promise et reprise en main, le dialogue social est mis à l’épreuve !

🙈 Qu’est-ce que vous ne comprenez pas dans le mot “télétravail” ?
Le coût caché du Retour forcé au bureau : en dehors des postes où la présence en personne est requise, les règles strictes concernant le retour au bureau rendent le recrutement plus difficile.

👹 La paperasse prend le pouvoir
La loi de Pournelle stipule que les bureaucrates finissent toujours par prendre le pouvoir dans une organisation, au fur et à mesure que celle-ci grandit. Small is beautiful ?

🥕Je change de vie
Lui, il n’a pas choisi de devenir maraîcher en permaculture. Il a quitté le “monde capitaliste” pour créer un site gratuit pour les maraîchers bio.

💶 Dur, dur le salariat
Face à la stagnation des salaires, à la hausse du coût de la vie et à une fiscalité contraignante, les HENRYs peinent à accéder à la propriété et à sécuriser leur avenir.

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Vite dit

Et vous, vous avez déjà pleuré au bureau ? 🌀 L’art éphémère de la Tour Paris 13 🌀 Ça c’est malin 🌀 Elle a tout d’une grande 🌀 Cet été, vous prenez une micro-retraite ?

Management toxique ou micro-management, sachez les reconnaître.

moguiz_

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