Avis de tempête : tous au bureau
Les politiques de retour au bureau semblent être tendance. Selon plusieurs études, elles sont le fait d'entreprises en difficulté et elles n'auraient aucun impact sur la productivité.
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Édito plus court
En 2025, ça va secouer
Le cabinet d’études Forrester prend un peu d’avance sur les prédictions de fin d’année et publie 2025 Predictions on the Future of Work. Forrester est connu pour son sérieux, et 2025 est suffisamment proche pour que les prévisions soient assez fiables.
Trois tendances importantes devraient marquer l’année prochaine :
la guerre du retour au bureau va s'intensifier pour un petit groupe de PDG en difficulté. Il faut s'attendre à ce qu'un PDG de Fortune 500 sur cinq imite la politique de RTO (Return to Office, retour au bureau) d'Amazon comme s'il s'agissait de la nouvelle norme acceptée. Quelques acteurs y trouveront leur compte parce que cette politique entraînera des démissions. Les entreprises qui résistent à l'hybridation verront les démissions augmenter de 25 %.
De nombreux employeurs déclarent qu'ils ont l'intention d'investir dans l’Expérience des salariés (Employee Experience, EX) - mais seulement lorsque les résultats s'amélioreront. Cet “EX conditionnel” se traduira par des incitations à court terme, comme des primes, des trophées ou des voyages de motivation. En revanche, les entreprises qui investissent réellement dans l’EX pour favoriser la réussite de leurs employés obtiendront un meilleur engagement, suivi d'une excellente qualité de service, d'une fidélité des clients et d'une croissance de leur chiffre d'affaires.
Les organisations se précipiteront pour combler les lacunes en matière de compétences à l'aide d'outils alimentés par l'IA. Une entreprise sur sept abandonnera l’usage de l'IA, prenant conscience qu'elle ne dispose ni des compétences, ni des formations ni des infrastructures nécessaires. Forrester prévoit que le nombre d'organisations adoptant ces outils passera de 35 % à 50% au cours de l'année prochaine. Mais la déception les attend si elles n'opèrent pas parallèlement un changement de culture et de gouvernance pour profiter des promesses de l'IA.
Ce sont donc de bonnes nouvelles. Les vraies motivations à l’appel au retour au bureau apparaissent clairement maintenant. L’investissement sans conditions dans le bien-être des salariés se révèle payant. Les entreprises s’approprient enfin sérieusement l’outill IA.
2e info à ne pas rater
Le retour contraint au bureau, un truc de loosers ?
Dans sa dernière newsletter, Bruce Daisley fait état de plusieurs études récentes sur les politiques de retour au bureau (RTO, Return To Office). Le bilan n’est pas glorieux pour les intégristes du bureau :
l’utilisation des bureaux n’a eu aucun impact sur les bénéfices ou sur le rendement des actions
les politiques de RTO ont tendance à être mises en œuvre en réaction aux mauvais résultats des entreprises
les politiques de RTO étaient plus fréquents dans les entreprises dirigées par des PDG plutôt âgés et de sexe masculin
les politiques de RTO ont conduit à la démission de salariés plus anciens
les politiques de RTO ont entraîné une baisse de l’engagement des salarés.
Bruce Daisley fait également allusion à la publication du Power Point (😱 look très 2010) d’une des récentes conférences sur l’avenir du télétravail de l’économiste Nicolas Bloom, professeur à Stanford bien connu pour ses travaux sur le sujet.
Daisley a extrait quelques points clés de ce document :
malgré les “mandats RTO” et les gros titres qui attirent l'attention, le nombre de jours de télétravail est resté globalement inchangé depuis deux ans
le taux d'occupation des bureaux est resté stable à 50 % des niveaux de 2019. (Il est inévitable que cela change et que les entreprises réduisent leurs effectifs)
les salariés estiment que deux ou trois jours de travail hybride représentent environ 8% de salaire supplémentaire
le télétravail semble n’avoir aucun impact sur la productivité, mais augmente le bonheur des salariés (les taux de démission diminuent d’environ un tiers)
les salariés vivent plus loin de leur lieu de travail, ce qui fait grimper les prix des maisons de banlieue.
Peu de changement par rapport au propos de ce TedX de Nicolas Bloom en 2017, avant la Covid :
🟥 Voir aussi l’article de Nicolas Bloom sur le site du FMI : Le travail à domicile améliore la productivité
👿 Management toxique
La double contrainte, c’est l’art de vous demander l’impossible tout en vous faisant croire que vous avez le choix. Le paradoxe de la double contrainte réside dans cette exigence absurde : être libre d’agir tout en étant tenu de suivre des règles strictes.
🤺 Débat stérile
Ce n’est pas d’hier que le débat entre le télétravail et le travail au bureau est complètement stérile. Depuis la pandémie on a expérimenté et développé des politiques pour faire la synthèse des deux options : le travail hybride.
😇 Fausse productivité
Alors que les employeurs veillent à surveiller la productivité de leur personnel, les travailleurs trouvent des moyens de plus en plus créatifs pour échapper au travail.
🏆 Poker menteur
Dans quel pays joue-t-on le plus en ligne pendant les heures de bureau ? Le gagnant n’est pas la France.
👩 Octobre rose
Après un cancer du sein, la plupart des femmes reprennent le travail. Mais quand reprend-on le travail, après quelles trajectoires et avec quel accueil lors du retour dans l’entreprise ?
😱 Souriez, vous êtes filmé
Microsoft Teams sera bientôt capable de savoir qui participe à votre réunion grâce à la reconnaissance faciale. Cela promet.
😤 Ras le bol
Cette jeune maire d’une petite ville démissionne parce qu’elle est “ noyée sous le poids de règles étatiques rigides “. Pas étonnant que 55% des maires ne souhaitent pas se représenter en 2026.
Vite dit
C’est ainsi que la presse se fait une nouvelle fois rouler dans la farine par les Big IT’s🌀Disparition des grandes frites : une usine ferme 🌀Vraiment, vous aviez prévu une reconversion en professeure de danse des forêts ?
Mais pourquoi perd-on sa vie à la gagner ? Pourquoi en veut-on toujours plus ?
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