Après la Covid, la guerre
L'invasion de l'Ukraine par l'armée russe est un choc. Ce drame va aussi bouleverser nos vies, probablement plus que ne l'avait fait la Covid. Des effets sont attendus à court terme, d'autres à venir.
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Comme vous, probablement, je suis sidéré, consterné, triste. L’invasion de l’Ukraine par son faux-frère Russe (j’allais écrire Soviétique) me bouleverse. On se retrouve bombardé dans le passé, en 1956 à Budapest ou en 1968 à Prague, quand les chars russes écrasaient les aspirations à la liberté. La guerre sur notre continent, ce n’était plus possible. C’était réservé à des pays lointains. Mais si ! Aujourd’hui elle est là.
Je n’avais pas envie d’écrire sur ce sujet que je ne connais pas, sur un pays où je n’ai séjourné que quelques jours, il y a huit ans. Et puis les relations internationales, la géopolitique, même si elles me passionnent, n’entrent pas dans la ligne éditoriale de la newsletter. Mais je ne voulais pas rester silencieux et juste papoter avec vous du futur du travail. Et pourtant, le futur de notre travail risque d’être secoué.
Cette invasion et le martyre de l’Ukraine vont avoir des répercussions sur notre vie et sur notre travail. Poutine peut envahir la totalité du pays. Il peut aussi proposer un cessez-le-feu après s’être s’emparé des provinces sud et orientales de l’Ukraine selon la vieille tactique léniniste du cliquet (deux pas en avant, un pas en arrière, je garde ce que j’ai pris). Quoi qu’il fasse maintenant, cette guerre pèsera sur nos vies, sur notre sécurité, sur notre tissu économique. Elle nous oblige à réfléchir à nos priorités et à ce que nous sommes prêts à faire pour les défendre. A mourir comme les courageux Ukrainiens ?
Et oui, on est loin des 35h, du télétravail, des KPI et du coworking. Pardon pour cette digression guerrière, mais je suis convaincu qu’ignorer ce conflit est une attitude dangereuse. Quand Poutine rasait, littéralement, Grozny, la capitale tchétchène, on pouvait regarder de l’autre côté. C’était loin. En réalité, c’était très proche du sud de l’Ukraine, mais loin dans notre imaginaire.
La pandémie de Covid avait installé de l’incertitude, de la flexibilité, un bouleversement encore en cours de nos manière de travailler, de manager et de faire collectif dans le travail.
La guerre en Ukraine apporte de l’insécurité : rappelons que le forcené du Kremlin parle de frappes nucléaires ! Elle entraîne aussi des difficultés économiques.
A commencer par les répercussions sur les entreprises françaises présentes en Ukraine et en Russie, comme Renault, Auchan ou Total pour les plus grandes. Les représailles économiques mondiales sur la Russie ferment, du jour au lendemain, ces marchés pour de nombreuses PME également : plus de champagne pour les oligarques (qui ont d’ailleurs fait main basse sur l’appellation).
“ Nos investissements ne font pas que stimuler les bénéfices des entreprises ou les fonds souverains de la Russie et son développement à plus long terme. Ils sont maintenant littéralement le carburant de l'invasion russe de l'Ukraine” dit Fiona Hill, spécialiste des relations internationales, dans une longue interview dans Politico (voir ci-dessous).
L'approvisionnement en matières premières provenant de Russie ou d’Ukraine va se compliquer ou se raréfier et donc se renchérir : blé, charbon, huile de soja…
Le coût de l'énergie, à commencer par celui du gaz (40% du gaz européen est d’origine russe), va probablement augmenter et nous obliger à diversifier nos sources énergétiques. Une occasion d'accélérer la transition écologique qui permettrait, en plus, d’accroître notre indépendance ?
Devrons-nous, à court terme, changer radicalement nos habitudes de mobilité avec un prix de l’essence à 2 ou 3€ ? Et comment vont faire ceux qui sont obligés de prendre leur voiture pour aller travailler ? Re-bienvenue au télétravail en attendant d’autres bouleversements.
Non, décidément, nous ne pouvons pas détourner le regard de cette invasion de l’Ukraine.
Xavier
PS : pas de newsletter la semaine prochaine, je fais une petite pause. Nous nous retrouvons le jeudi 17 mars.
Source
‘Yes, He Would’: Fiona Hill on Putin and Nukes, une interview passionnante de Fiona Hill, ex-conseillère de la Maison Blanche, spécialiste de la Russie, dans Politico. En anglais mais vous connaissez Google Traduction et DeepL maintenant.
Ukraine : l'explosion du prix du blé et du gaz inquiète le monde agricole de l'Indre, un exemple des conséquences économiques de la guerre
Guerre en Ukraine : la France craint l'arrêt des livraisons russes d'alumine et ses répercussions pour l'industrie. Vous y aviez pensé à l’alumine ?
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La podcasteuse Jenny Chammas partage 5 trucs pour gagner du temps et être plus efficace. Pour commencer, il faut évacuer quelques idées reçues. Jusque là ça va.
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Deskmag relance son enquête annuelle sur le coworking et le moral est bon. La grande majorité d'entre eux qualifient leur situation actuelle de bonne ou satisfaisante (79%) même si la pandémie affecte toujours leurs résultats. Les répondants disent à 75 % s'attendre à une augmentation du nombre de membres au cours des trois prochains mois. Bonne nouvelle : 60 % s'attendent à une augmentation des revenus et à une amélioration de la rentabilité.
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